A la frontière hongroise, les réfugiés sont désormais bloqués par des barbelés et accueillis par du gaz lacrymogène et des coups. L’illusion d’un accueil un peu plus humain par le gouvernement allemand n’a duré que quelques jours et l’Allemagne a fermé à nouveau ses frontières. Quel spectacle révoltant que ces gouvernements européens se renvoyant les réfugiés d’une frontière à l’autre, comme s’il s’agissait de pestiférés.
De l’extrême-droite à la soi-disant gauche, les démagogues jouent sur la peur : les réfugiés menaceraient notre niveau de vie, la sécurité sociale ne saurait pas faire face à ce « fardeau », l’Europe chrétienne serait envahie par les musulmans… Tout d’un coup, ils font semblant de s’apitoyer sur le sort des pauvres d’ici qui n’auraient pas bénéficié d’un élan de solidarité aussi important, oubliant volontairement les milliers de bénévoles des associations d’aide, des Restos du Coeur, etc… Et ils évitent soigneusement de parler des restrictions de budgets imposées par le gouvernement à ces associations, alors que les licenciements, la chasse aux chômeurs, les économies réalisées sur les logements sociaux, ne font qu’augmenter le nombre de personnes sans ressources !
Mais qui a vidé les caisses de la sécurité sociale ? Tous les gouvernements successifs depuis les années 1980 ont baissé les cotisations patronales, lui faisant perdre 11,5 milliards d’euros par an ! Et pour justifier les économies sur la Sécurité sociale, rendues nécessaires par tous les cadeaux aux actionnaires des grandes entreprises et des banques, les démagogues n’accusent jamais les profiteurs de cette politique, mais toujours les victimes :
Pour baisser les allocations de chômage, les chômeurs sont accusés de « fraude sociale », d’être des fainéants qui se complaisent dans leur situation. Alors que le vrai « fardeau », ce sont les actionnaires des grandes entreprises qui ont supprimé des emplois, malgré tous les cadeaux reçus, même quand elles sont bénéficiaires;
Pour baisser les pensions, les pensionnés ont été présentés comme des profiteurs d’un système qui pèse sur les générations de travailleurs plus jeunes. Ce sont les pensionnés dont un quart vit sous le seuil de la pauvreté qu’on présente comme un « fardeau ». Non, le « fardeau », ce sont les riches et les banquiers qui ont joué les pensions en Bourse !
Pour faire des économies dans les dépenses maladie, les malades ont été accusés de consommer trop de médicaments, d’être trop facilement malade. Le « fardeau », ce sont les grandes entreprises pharmaceutiques qui imposent des prix surélevés aux caisses de la sécurité sociale pour accumuler des profits fantastiques.
Aujourd’hui, c’est au tour des réfugiés, une autre fraction de la classe ouvrière, d’être pointés du doigt.
La réalité de cette société, c’est que ce sont les travailleurs qui créent toutes les richesses. Le fardeau qui pèse de plus en plus lourdement, c’est la classe capitaliste !
C’est l’avidité de profit des capitalistes qui condamne au chômage des millions de travailleurs en Europe et qui entraîne la réduction dramatique du niveau de vie dans les pays riches. C’est la course au profit et la concurrence qui sont derrière la misère et les guerres dans le reste du monde, obligeant des millions de personnes de prendre la route. Et, d’une façon générale, c’est parce que la richesse créée par le travail de milliards de travailleurs dans le monde est accaparé par une minorité que cette société va vers le chaos.
Notre niveau de vie s’est déjà beaucoup détérioré, mais avec la crise qui continue à s’aggraver, et entraîne maintenant aussi la Chine, la classe capitaliste exigera toujours plus pour maintenir ses profits. Les images des naufragés devant les côtes méditerranéennes, et le traitement inhumain que leur réservent les gouvernements, nous montrent que ce ne sont pas les considérations humaines qui arrêteront les capitalistes et leurs serviteurs dans les gouvernements pour exploiter plus violemment encore tous les travailleurs.
Les réfugiés sont nos futurs alliés. Eux comme nous, nous devons défendre notre peau contre nos exploiteurs communs. Ensemble, nous saurons les empêcher de nuire !