Le PTB monte dans la galère de l’austérité communale

A Mons, Forest, Molenbeek et Schaerbeek (Bruxelles), le PTB a accepté de former une coalition avec le PS. Après avoir fait campagne sur « un programme de rupture », le PTB accepte les conditions du PS, un parti qui justifie l’austérité et les sacrifices depuis 50 ans. La direction nationale du PTB dit s’être tenue à l’écart des négociations, en laissant la responsabilité à ses candidats locaux de se débrouiller avec les futures difficultés, notamment les déficits communaux. Voilà ce que le président du PTB, Raoul Hedebouw, appelle, non sans raison, « un tournant politique majeur ». « Aujourd’hui, nous prouvons que le vote pour le PTB est un vote utile ». Mais utile à quoi ? A maintenir les travailleurs dans l’illusion qu’ils peuvent changer leur sort par les élections ! Le même Raoul Hedebouw explique pourtant dans des interviews à des journaux étrangers que « Le vrai pouvoir n’y est pas [au parlement], ni même dans les ministères. Il est dans les milieux économiques, dans les lobbys, […] », et au journal Le Soir, en 2023, que « le vrai pouvoir n’est pas au Parlement…».

Le PTB continue de glisser sur la pente du double discours. Aux électeurs, les conseillers communaux disent : « Il faudra imposer notre politique par la mobilisation ». Aux journalistes, Hedebouw explique que « c’est un plaisir pour nous d’avoir pu discuter ensemble » avec le PS à Mons, et à Forest que « nous sommes ravis d’entrer dans cette coalition et de pouvoir travailler ensemble sur des projets concrets ».

Mais ce qui est « très concret », c’est le chantage d’ING et des banques qui refusent de prêter aux communes. C’est la politique des gouvernements qui fait retomber sur les communes de plus en plus de charges, telles que le financement des pensions communales, des zones de secours et de police, ou encore le RIS aux sans-emplois privés de l’indemnité de chômage.

En utilisant les communes comme des instruments pour imposer les politiques d’austérité, les gouvernements cherchent à éparpiller les réactions de la population.

Comment les échevins du PTB pourront-ils aider les travailleurs à sortir de ce piège, alors que ce parti défend l’illusion qu’il faut plus d’élus PTB, au Parlement comme dans les communes, et qu’il faut participer aux majorités ?