Le patronat veut imposer l’austérité

Ils l’annonçaient depuis des mois : les responsables politiques capitalistes se mettent en ordre de bataille pour imposer de lourdes mesures d’austérité à la population.

A Bruxelles, côté francophone, le MR, les Engagés et le PS se préparent à former un gouvernement. Jusqu’à maintenant ils tergiversent encore officiellement sur le détail des futures mesures d’austérités, mais en coulisses, les directions des administrations bruxelloises (comme Actiris, Bruxelles propreté, Bruxelles Logement, Iriscare, Bruxelles mobilité, etc.) ont déjà été appelées à soumettre un projet d’économie de 10% de leurs budgets respectifs par le ministre bruxellois des finances sortant.

Des emplois sont directement visés par ces coupes budgétaires. Déjà, fin 2023, le gouvernement régional sortant de Vervoort (PS) avait imposé le gel des recrutements pour dix mois (même en cas de licenciement ou de départ à la retraite). Cette mesure supprimait des emplois et augmentait la charge des travailleurs des administrations bruxelloises, mais ne parvenait à économiser « que » quelques dizaines de millions d’euros. Les futures coupes budgétaires quant à elles, se compteraient en centaines de millions ! Récemment, un patron d’administration bruxelloise déclarait au journal Le Soir qu’économiser 10% du budget était « impossible à respecter sans licencier du personnel dès cette année ».

Et il n’y a pas qu’à Bruxelles que des mesures d’austérité se préparent, en Wallonie et au fédéral aussi. Mais là, le PS serait exclu des gouvernements, qui seraient donc marqués « à droite ». Dans cette situation, on entend déjà la démagogie des socialistes et du PTB expliquer aux travailleurs que c’est parce que le gouvernement est de droite, que des mesures d’austérités sont imposées…

Mais la participation du PS aux gouvernements n’a jamais pu empêcher les coupes budgétaires, au contraire ! Et aujourd’hui encore, la présence du PS dans le gouvernement bruxellois ne protégera pas les travailleurs des politiques d’austérité.

En réalité, les mesures d’austérité ne sont pas décidées par les partis politiques de droite ou de gauche, mais sont exigées par les capitalistes. Les politiciens des gouvernements, eux, ne sont chargés que de les appliquer, et cela quelle que soit leur couleur politique. Cela fait plus d’un siècle que les politiciens de gauche, comme ceux du PS, ont choisi de se soumettre, avec leurs homologues de droite, aux exigences capitalistes. 

Quant à la perspective qu’agite le PTB d’un gouvernement de gauche, c’est Syriza qui en 2015 en Grèce, a montré aux travailleurs ce qu’elle valait, quand, pour rompre avec les politiques d’austérité, il aurait fallu résister à la pression des marchés financiers, des banques et du patronat ! Syriza avait fini par plier, et appliquer la politique voulue par les capitalistes.

Dans le passé il n’y a que la classe ouvrière mobilisée qui ait pu faire reculer la classe capitaliste ! Alors aujourd’hui, pour se défendre de toutes les attaques patronales, et non seulement des mesures d’austérité, le rapport de force qu’il faut reconstruire, ça n’est pas celui de la gauche contre la droite, mais celui de la classe ouvrière contre la bourgeoisie !