Le chômage : élément indissociable du capitalisme

Pour Willy Borsus, ministre au gouvernement wallon, il serait temps de contrôler mieux et plus ceux qui en sont réduits aux allocations de chômage “et si nécessaire, sanctionner”.

Ce n’est ni la première ni la dernière fois qu’un politicien méprise les chômeurs en sous-entendant que les allocations de chômage seraient la cause des problèmes du budget. Mais quelle hypocrisie de pointer du doigt les chômeurs, dont les allocations s’élevaient à 6,6 milliards en 2022 pour l’ensemble de la Belgique, alors qu’une entreprise, Ab-InBev, engrangeait sur la même période 13,7 milliards de bénéfices à elle seule, et que l’évasion fiscale est évaluée à 11 milliards par le FMI ! Si les hôpitaux, les écoles, les routes et tout le reste sont dans un tel état de sous-investissement voire d’abandon, c’est à cause des vrais profiteurs de cette société : la classe capitaliste.

En réalité, le chômage est un élément indissociable de la production capitaliste.

Et les politiciens n’ont pas les moyens de le réduire, si ce n’est en créant des emplois publics, ce qui serait utile, mais nécessiterait des budgets importants qui sont aujourd’hui dilapidés en cadeaux aux entreprises et en budgets militaires.

Très concrètement, ce sont les patrons qui produisent le chômage en supprimant des emplois. Rien que sur les 9 premiers mois de 2023, les plans de licenciement collectifs par procédure Renault menacent 5 300 travailleurs ! Cela touche de nombreux secteurs, dont bien sûr celui de la grande distribution, où après Mestdagh, Carrefour, Delhaize, Colruyt.. c’est le groupe Match-Profi qui s’aligne et prévoit la suppression de 656 emplois.

Le chômage, les capitalistes l’utilisent pour mettre la pression sur les travailleurs, pour introduire la concurrence jusque dans les rangs de la classe ouvrière. En gardant une partie de travailleurs  sans travail et avec des revenus insuffisants, ils créent la précarité sur laquelle ils s’appuient pour tenter de nous diviser et mettre la pression sur l’ensemble des travailleurs. C’est cette pression qui pousse à accepter des salaires au rabais, des conditions de travail toujours plus dures, des flexi-jobs, ou encore des stages pas ou peu rémunérés, dans l’espoir d’avoir du boulot après sa formation.

Selon Bruxelles Formation, 18% des stagiaires bruxellois ne se chauffent pas correctement, 56% ont des problèmes de salubrité dans leur habitation, 46% sont en situation de privation matérielle sévère. 3 stagiaires sur 5 vivent sous le seuil de pauvreté.

Face à ces contradictions qui poussent une partie d’entre nous vers les cadences infernales et une autre vers l’exclusion du travail, il faut répartir le travail entre tous, sans perte de salaire!