Le carrefour des démagogues

Depuis près de deux semaines, l’un des tunnels du carrefour Léonard, à l’entrée de Bruxelles, est entièrement fermé pour rénovation, rallongeant le temps de trajet de dizaines de milliers de navetteurs qui viennent travailler à Bruxelles. La décision de fermer le tunnel a été prise en dernière limite, l’état du tunnel mettant en danger les usagers.

Ce genre de situation arrive régulièrement. Des travaux qui se prolongent en « découvrant » l’état désastreux du sol ou des bâtiments, c’est un grand classique sous l’État capitaliste, qui laisse se dégrader des infrastructures pour diminuer les investissements d’entretien, mais prolonge et augmente finalement le coût les travaux. 

Mais comme c’est la campagne électorale, les politiciens, qui d’habitude ne font pas grand cas des embarras de circulation des travailleurs, prétendent tout à coup être concernés par la question. Pire, ils utilisent les divisions linguistiques pour rejeter la faute sur la Flandre, sur le territoire duquel se trouve le tunnel. L’un a dénoncé « ce manque de respect manifeste de la Flandre pour le quotidien de ces dizaines de milliers de navetteurs », l’autre accuse l’administration flamande d’« une forme de mépris vis-à-vis des Bruxellois et des Wallons. »

Ces démagogues font leur boulot de serviteurs des capitalistes : ils cherchent à détourner la colère des travailleurs vers des boucs émissaires, ici la Flandre, en prenant quelques voix au passage. Mais ce ne sont là que des déclarations hypocrites, et les partis qui critiquent aujourd’hui l’administration flamande n’avaient pas fait mieux à Bruxelles lors de la rénovation de l’actuel tunnel Annie Cordy entre 2018 et 2022.