2011 s’est terminée pour beaucoup de travailleurs avec la perspective de devoir travailler plus longtemps pour une pension amputée. Des milliers de travailleurs l’ont terminée avec l’incertitude d’avoir encore un travail l’année prochaine ou le C4 déjà dans la poche. Incertitude aussi pour celles et ceux qui sont déjà contraints de survivre avec une allocation de chômage. Et même pour ceux qui ont un travail, cela devient de plus en plus serré pour nouer les deux bouts.
Le gouvernement n’a pas traîné. Deux semaines après son investiture, il a fait voter à la hâte une loi qui diminue les pensions et restreint les indemnités de chômage. Et l’année à peine commencée, il est déjà clair que l’austérité ne s’arrêtera pas là. Après des mois et des mois de négociations, de ruptures et de noms d’oiseaux, tout ce beau monde nage dans la plus belle unanimité quand il s’agit de faire les poches de la population pour maintenir les profits des banques et des grandes entreprises.
Et si la N-VA est dans l’opposition, elle a surtout critiqué le gouvernement de ne pas faire payer les travailleurs encore plus ! D’après la N-VA, il faudrait attaquer les chômeurs encore plus fortement et faire travailler y compris les travailleurs des métiers particulièrement lourds jusqu’à 62 ans. C’est dire que les travailleurs en Flandre n’ont rien à attendre de ce parti nationaliste.
Les uns prétendent défendre « les Flamands », les autres « les Wallons »…, les uns les « petits gens », les autres les « classes moyennes »… En fait tous ces partis de gouvernement, de l’extrême droite jusqu’aux partis socialistes et en passant par les écologistes, sont du même côté, celui du capitalisme et des classes possédantes qui s’enrichissent au détriment des travailleurs qui s’appauvrissent.
Si nous voulons que l’année 2012 ne soit pas celle que les puissances d’argent nous préparent, il faudra nous en mêler.
La seule force capable de contrecarrer la toute-puissance de l’argent, c’est la force collective du monde du travail. Bien sûr, le chômage, la crainte des licenciements pèsent sur les salariés. Mais le grand patronat a beau essayer de gagner toujours plus d’argent avec toujours moins de travailleurs ; en fin de compte, ses profits, les dividendes des actionnaires, l’enrichissement de la classe capitaliste viennent de la production, de la création de richesses et de services, de l’exploitation des travailleurs.
Alors, nous avons collectivement la possibilité d’arrêter la pompe à profit et à enrichissement.
Nous devrons nous mettre en mouvement pour le faire. C’est une question de vie ou de mort pour nous-mêmes, pour nos familles, pour toute une génération de travailleurs à qui la classe capitaliste n’a rien d’autre à offrir en cette période de crise que la dégradation de leur pouvoir d’achat, même s’ils conservent leur emploi, ou la perte de leur emploi et la chute inévitable dans la pauvreté.
Les syndicats ont organisé une manifestation nationale au début décembre et une grève générale dans la fonction publique le 19 décembre qui ont été réussies et ont montré la volonté des travailleurs de ne pas se laisser faire. Pourtant rien n’a encore été annoncé pour la suite. Il ne faudra pas laisser les dirigeants syndicaux s’arrêter là, ni les laisser s’engouffrer dans les négociations sur les détails pour telle ou telle catégorie de travailleurs, ou effilocher la riposte des travailleurs dans les mobilisations partielles aux objectifs « responsables », c’est-à-dire qui n’écornent pas les profits capitalistes.
En plus, ce qui est dans l’intérêt des travailleurs, la seule classe productive de cette société, est dans l’intérêt de l’humanité. Nous n’avons pas à endosser la crise. Ce n’est pas la nôtre ! Nous n’avons pas à accepter de nous serrer la ceinture, alors que les grandes entreprises et les banques brassent des milliards de profit et des centaines de milliards dans la spéculation. Ce n’est pas nous qui avons des raisons de baisser la tête !
Contre la menace de perdre son emploi, il faut imposer l’interdiction des licenciements et la répartition du travail entre tous sans diminution de salaire.
Contre les hausses de prix, il nous faudra imposer le rétablissement de l’indexation automatique de tous les salaires sur les hausses de prix constatées par la population elle-même.
Le patronat et leurs serviteurs dans les gouvernements à tous les niveaux finiront par nous convaincre, par leurs agissements, que nous n’avons pas d’autre choix que d’imposer ces objectifs vitaux.