La vraie insécurité : les licenciements et les bas salaires

« Insécurité ! Plus de policiers ! » Depuis des semaines, les politiciens en campagne électorale redoublent de déclarations démagogiques sur le thème de « l’insécurité ». Tous prétendent résoudre le problème en augmentant le nombre de policiers, voire en envoyant l’armée dans les rues. L’extrême droite en remet une couche avec ses préjugés crapuleux assimilant immigration et criminalité.

L’insécurité, les travailleurs savent ce que cela veut dire. Pas seulement parce que les trafics de drogue, les incivilités et la délinquance empoisonnent la vie, surtout dans les quartiers populaires.

L’insécurité qui nous concerne le plus c’est celle qui touche notre travail et nos salaires !

Comment payer les factures et les courses alors que le salaire et les allocations ne suivent pas la hausse des prix ? Comment tenir physiquement au travail et ne pas tomber malade alors que les cadences ne cessent d’augmenter ? Comment offrir des perspectives à ses enfants alors que les soins de santé et l’éducation ne cessent de se dégrader ? Est-ce que je vais garder mon travail ou en retrouver un à un salaire suffisant pour vivre ?

Nous sommes des millions à nous poser ces questions parce qu’une poignée d’actionnaires et de patrons, assoiffés de profits, nous imposent des conditions de vie toujours plus précaires.

Aujourd’hui plus encore, ils veulent nous faire payer leur crise pour préserver leurs profits.

Chez Audi à Forest ou chez Volvo Cars et Volvo Trucks à Gand, malgré des profits record, le patronat licencie des intérimaires et impose des semaines de chômage économique.

La famille Van Hool à Lier (production de bus et remorques), après avoir réalisé de gros profits pendant des dizaines d’années sur le dos des travailleurs, se met maintenant en faillite et envisage de les licencier. Et les repreneurs vautours survolent déjà ce qui reste de l’entreprise pour continuer à exploiter les travailleurs.

Les actionnaires de Delhaize et d’Intermarché ont, eux, franchisé les magasins pour augmenter leurs marges. Pour les travailleurs cela signifie des pertes de salaire, une augmentation de la pression au travail et des licenciements.

Dans les entreprises, c’est l’insécurité face au chantage des patrons et des chefs. Que ce soit pour prendre un congé ou pour travailler en sécurité, la menace de se faire rétrograder ou licencier si les objectifs ne sont pas atteints plane en permanence.

Le mouvement des agriculteurs a montré dans quelle insécurité beaucoup d’entre eux se trouvent aussi. Les plus petits sont asphyxiés, pris en tenaille entre les trusts de l’agroalimentaire et les centrales d’achat.

Pour tous les travailleurs qui ont été licenciés, les gouvernements durcissent les conditions d’octroi du chômage. En plus de tous ceux qui en ont été exclus, ceux qui ont droit aux indemnités de chômage doivent souvent attendre des semaines et faire des heures de démarches administratives pour espérer toucher une allocation… quand l’ONEM ne trouve pas un prétexte pour leur couper les vivres.

A cause de la perte d’un emploi ou de son logement, de plus en plus se retrouvent sans logement ou à la rue, dont des jeunes et des enfants. Cette aggravation de la misère est une cause directe de la hausse de la violence. Sans ressource et sans logement, ils sont alors la cible des trafics et des bandes.

Cette violence prend des formes bien plus barbares encore dans d’autres pays. Partout dans le monde, les capitalistes et leurs Etats déclenchent et alimentent des conflits armés et des massacres. En Ukraine, à Gaza, au Congo, pour ne nommer que ces conflits-là, les capitalistes mènent des guerres pour le contrôle des mines, du pétrole, des terres, des marchés.

Les rivalités entre capitalistes pour le contrôle des territoires et des ressources se répercutent aussi en Europe, où tous les gouvernements réarment massivement pour se préparer à des conflits de plus grande ampleur, en coupant dans les budgets sociaux. Mais les embauches dans l’industrie de l’armement ou dans l’armée ne conduiront certainement pas à la prospérité de demain. Au contraire, ils préparent les prochaines destructions, les prochains massacres et la misère partout.

L’insécurité sociale et les guerres sont une conséquence du capitalisme. Pour que la bourgeoisie s’enrichisse, elle impose partout l’exploitation, les pillages et les guerres.

Il ne suffira pas de « bien voter » aux élections pour y mettre fin. Aucun gouvernement ne pourra résoudre la crise du capitalisme ou arrêter les guerres. Pour cela, il faudra renverser le pouvoir de la bourgeoisie. C’est nous, les travailleuses et les travailleurs du monde entier, qui faisons tourner la société et créons toutes ses richesses. C’est à nous de la diriger en dépassant les divisions que les patrons et les politiciens veulent nous imposer et en nous unissant par-delà les frontières !