La campagne et le résultat des listes Lutte Ouvrière

Les 6.552 travailleurs qui ont voté Lutte Ouvrière dans le Hainaut ou à Bruxelles peuvent être fiers de leur vote.

Ce résultat montre que le courant communiste révolutionnaire, bien qu’extrêmement minoritaire, existe en Belgique. Nous compter, c’était un des objectifs de cette campagne. À Bruxelles, plus d’un électeur sur 300 a voté Lutte Ouvrière, deux sur 300 dans le Hainaut.

Ces votes expriment la conscience d’une travailleuse, d’un travailleur d’appartenir à un seul et même camp social, celui de la classe ouvrière, dont les intérêts dépassent toutes les divisions et toutes les frontières.

Par leurs votes, les électeurs des listes Lutte Ouvrière ont affirmé n’avoir aucune illusion dans les politiciens et les partis qui se disputent les places aux gouvernements. Ils ont affirmé que face à la classe capitaliste qui dirige l’économie et la société toujours plus profondément dans la crise et la généralisation de la guerre, la seule perspective de progrès passe par le renversement révolutionnaire du capitalisme et la prise du pouvoir par la classe ouvrière.

Un tel vote n’est pas anodin, car c’est un vote conscient. Aujourd’hui, il est le fait de femmes et d’hommes qui se dressent à contre-courant ; de travailleuses et de travailleurs qui ont à cœur de s’adresser à leurs collègues, leurs amis, leurs familles, pour défendre les idées de lutte de classe.

Aujourd’hui, cela signifie souvent faire face à la démoralisation et à l’absence de perspective de beaucoup des nôtres, cela signifie aussi s’opposer aux préjugés répandus par la bourgeoisie, anti-chômeurs, anti-immigrés, nationalistes et aux illusions électoralistes.

Cette activité militante compte beaucoup. Ces préjugés et ces illusions ne pullulent que par l’absence de luttes massives du monde du travail, et ces luttes reprendront tôt ou tard. Depuis que l’exploitation du travail humain existe, ce n’est toujours qu’une question de temps avant que les exploités ne relèvent la tête et refusent le sort que leur réservent les classes dominantes. L’époque actuelle ne fait pas exception. En dépit de tout le poids qui pèse sur eux, il est absolument certain que les travailleuses et les travailleurs ne supporteront pas indéfiniment l’exploitation et le mépris de la bourgeoisie, et retrouveront le chemin des luttes collectives de grande ampleur.

Alors, quand les luttes du camp des travailleurs reprendront, les avoir préparées, notamment en s’engageant et en soutenant la campagne pour les listes Lutte Ouvrière, prendra un sens, une portée bien plus large et profonde, que celle de la vanité de la course vers des places de ministres.

Ce qui sera déterminant, c’est d’avoir avancé, un pas à la fois, avec opiniâtreté et détermination, en direction de la reconstruction du parti ouvrier, communiste et révolutionnaire. S’il est absolument certain que les luttes reprendront, la reconstruction du parti, quant à elle, ne peut être le fruit que d’un travail conscient.

Cette campagne électorale a été un effort réussi dans cette direction. Elle constitue un maillon supplémentaire dans la chaîne qui relie à toutes les luttes des exploités à travers le monde, et qui un jour permettra d’abolir l’exploitation, les classes et l’État.

Alors vive la classe ouvrière et vive le communisme !