Israël : une politique contre la classe ouvrière israélienne

Les guerres au Moyen-Orient ne cessent d’empirer, engendrant des conséquences toujours plus dramatiques pour tous les peuples. Avec le soutien militaire, financier et politique de l’impérialisme, le gouvernement de Netanyahou et l’armée israélienne poursuivent les bombardements et le nettoyage ethnique dans la bande de Gaza ainsi que la colonisation par la terreur en Cisjordanie. L’extension de la guerre contre le Liban, les échanges de missiles avec l’Iran et, tout récemment, le bombardement des principaux sites militaires et le déploiement d’importantes forces militaires en direction de la Syrie sont autant d’étapes qui peuvent conduire à une généralisation de la guerre à l’ensemble du Moyen-Orient.

La politique d’extrême droite du gouvernement israélien est catastrophique pour les populations des pays arabes. Elle l’est aussi, au final, pour toute la population israélienne, qu’elle soit juive ou non (Israël compte 9,5 millions d’habitants, 74% sont Juifs, 21% sont Arabes).

À l’intérieur du pays, la guerre n’a fait qu’intensifier les inégalités de classe – déjà parmi les pays les plus inégalitaires au monde – et les mesures de répression.

Plusieurs lois ont été adoptées sous couvert de lutte contre le terrorisme. L’une d’elle autorise le licenciement immédiat des enseignants soupçonnés de soutenir le terrorisme (entendez « soutenir les Palestiniens »), sans besoin de jugement et de condamnation. Une autre loi autorise l’expulsion complète des familles des personnes accusées d’actes de résistance.

Pour augmenter encore les budgets militaires, renforcer l’armée, se fournir en avions et en chars d’assaut, le gouvernement israélien a besoin, en plus du soutien financier des USA, de s’attaquer au niveau de vie des travailleurs israéliens.

Pour 2025, il prévoit de nombreuses mesures d’austérité. Ce sont des coupes dans les services publics, dans la santé, les crèches, l’éducation, l’enseignement supérieur et la formation du personnel soignant. Ce sont des attaques pour réduire ou empêcher l’augmentation des allocations versées aux personnes âgées, aux personnes handicapées et aux immigrés. Ils prévoient aussi des augmentations sur les impôts payés par les travailleurs dont la TVA.

Pour faire accepter ses attaques, Netanyahou en appelle à « l’effort de guerre » aggravant d’autant plus la crise économique.

Avec les conflits, de larges zones agricoles ont été évacuées et détruites. La diminution de la production de fruits et de légumes a appauvri bien des travailleurs de ces secteurs. Quant à l’augmentation des importations de vivres pour suppléer aux pénuries, elle a servi de justification à la montée importante des prix.

La guerre a perturbé des secteurs entiers de l’économie israélienne. Par exemple, pour le secteur de la construction, la fermeture des frontières a interrompu le flux journalier d’environ 200.000 travailleurs palestiniens frontaliers. Cette diminution de l’effectif a de graves conséquences, d’abord pour les travailleurs palestiniens privés de leur droit à circuler et à travailler, mais également pour leurs collègues israéliens.

La seule perspective est l’union des travailleurs *au-delà des frontières

De tous les poisons utilisés par le gouvernement israélien, le plus dangereux pour la classe ouvrière d’Israël est sa politique nationaliste, sioniste, qui consiste à prétendre que le droit à l’existence du peuple israélien nécessite qu’il se débarrasse des populations arabes.

Cette politique est criminelle, pour les Palestiniens comme pour les Israéliens, elle creuse un fossé de sang entre les peuples et renforce les organisations nationalistes que le gouvernement israélien prétend vouloir détruire, dont le Hamas et le Hezbollah.

Conscient des risques, Netanyahou réprime toutes celles et ceux qui ont osé lever la voix en Israël contre sa politique, contre la guerre, pour la fin des massacres et pour la cohabitation avec les Palestiniens. Le gouvernement a multiplié ses leviers de répression, a interdit les manifestations contre sa politique et arrêté des centaines de personnes.

La politique du gouvernement israélien, complètement subordonnée aux intérêts de l’impérialisme au Moyen-Orient, est une impasse pour les populations et la classe ouvrière de toute la région, y compris pour les Israéliens. L’Etat d’Israël sur le plan international, défend avant tout les intérêts de la grande bourgeoisie impérialiste, en maintenant son contrôle sur les routes commerciales, sur le pétrole et sur les populations.

Pour avoir une chance de renverser ses exploiteurs, la classe ouvrière devra trouver les moyens de s’allier en balayant le nationalisme. Malgré toutes les divisions que la bourgeoisie et ses dirigeants lui imposent, les immenses difficultés que cela représente, elle est seule garante de l’avenir.

C’est la seule force capable de mettre véritablement fin aux massacres, aux guerres, aux inégalités, à l’exploitation, en un mot : au capitalisme.