Les massacres de l’armée israélienne à Gaza et l’extension de la colonisation en Cisjordanie ne sont pas des phénomènes nouveaux. Ils sont la conséquence de la domination des puissances impérialistes au Moyen-Orient. L’État d’Israël a été dès le début utilisé comme leur tête de pont militaire dans la région. En 1896 déjà, Theodor Herzl un des fondateurs du mouvement sioniste déclarait : « Pour l’Europe nous constituerions là-bas un avant-poste contre l’Asie, nous serions l’avant-garde de la civilisation contre la barbarie ».
En 1948, juste après le partage de la Palestine en deux États voté par l’ONU, une première guerre éclate, dont les milices sionistes sortent vainqueures des États arabes voisins. Ce fut l’occasion pour Israël d’agrandir son territoire et de se faire reconnaître par les grandes puissances. Plus de 700.000 Palestiniens furent chassés de leur terre. L’État arabe palestinien promis ne verrait pas le jour, la Cisjordanie et Gaza restant occupées par la Jordanie et l’Égypte.
Après le départ de l’armée anglaise de la région, Israël s’offrait comme point d’appui à l’impérialisme. En particulier contre les gouvernements arabes qui cherchaient à se libérer de la pression impérialiste. Dès 1956, le dirigeant nationaliste égyptien Nasser décidait de nationaliser le canal de Suez (en Égypte, mais détenu par la France et l’Angleterre). Il se heurta à une intervention militaire de la France et de la Grande-Bretagne avec pour allié Israël. Sous la pression des USA, les troupes anglo-franco-israéliennes durent se retirer, mais ce fut l’occasion pour l’impérialisme américain de vérifier combien Israël pouvait être un allié utile et fiable.
En 1967, lors de la Guerre des Six Jours, Israël attaquait l’Égypte et la Syrie. Cela lui permit de prendre des territoires à ces deux pays, d’occuper la Cisjordanie, Gaza et Jérusalem-Est (la partie palestinienne de Jérusalem). Et Israël commença à établir des colonies dans les territoires palestiniens. Politique qui se poursuit jusqu’à aujourd’hui, où la Palestine est coupée entre la prison à ciel ouvert de Gaza et la Cisjordanie qui n’est plus qu’un archipel de territoires palestiniens entouré de colonies israéliennes.
Le gouvernement israélien va continuer à jouer ce rôle de gendarme de l’impérialisme au Moyen-Orient. En 1982, il mène la guerre au Liban pour réprimer les militants palestiniens. L’armée israélienne va ensuite systématiquement bombarder les régimes hostiles aux USA : en Iran, en Irak, en Syrie.
Ce climat de guerre et d’hostilité permanent avec ses voisins en fait un allié fiable pour les États-Unis, car le pays n’a alors pas d’autre choix que de se ranger dans le camp de l’impérialisme pour sa protection. En effet, le pays ne survit qu’avec l’aide financière et militaire des USA.
Le refus permanent des gouvernements israéliens et de l’impérialisme de créer un État palestinien, a fourni le terreau pour le développement de tendances de plus en plus réactionnaires, ultranationalistes, intégristes religieuses juives, ouvertement racistes ou prônant l’expulsion de tous les Arabes.