Le 14 avril, les médias ont annoncé la mise au chômage « corona » de 50% des employés et de 25% des cadres de la chaîne Inno. Les 700 salariés ont appris la nouvelle devant leur poste de télévision ou par des amis inquiets.
Les représentants syndicaux se sont chargés de jouer les porte-parole de la direction en expliquant la situation difficile : covid, guerre, télétravail causent une baisse de fréquentation.
La direction de l’Inno rue Neuve (Bruxelles), de son côté, a essayé de « rassurer » les salariés en disant que la situation financière était bonne.
Pourquoi alors ce recours au chômage corona ? Quelle est la situation exacte de l’entreprise ? Comme toujours, c’est l’opacité complète sur la comptabilité.
Inno appartient en partie à la Hudson Bay Company, une multinationale américaine dont les opérations de rachats et de reventes se calculent en millions de dollars, et en partie à Signa Holding, qui est la plus grande société immobilière d’Autriche.
C’est donc une chaîne qui est à la merci de grosses multinationales qui ont leurs objectifs financiers et pour lesquelles les salariés ne représentent qu’une variable parmi d’autres.
Dernièrement, la direction de la rue Neuve a eu le culot de parler de « solidarité » pour mieux faire la chasse aux petites minutes de pause dont tout le monde a besoin. Mais elle ne se gêne pas pour recourir au chômage partiel !
Les salariés produisent le profit d’Inno et des grandes marques représentées : ce sont eux qui viennent travailler parfois malades, qui ont fait garder leurs enfants pendant les quarantaines, qui font les heures sup’ des veilles de soldes ou d’inventaire. 125 ans que cela dure pour le plus grand profit d’actionnaires dont on ne connaît même pas le nom.
Devant cette situation, les salariés devront se préparer à protéger leurs emplois : communiquer, se réunir et réfléchir à ce dont ils ont besoin. Face à la flambée des prix, et vu le chômage de masse, chacun a besoin de son salaire complet !