Il y a 60 ans, le 17 février 1964, les gouvernements belges et marocains signaient une convention «relative à l’occupation des travailleurs marocains en Belgique».
A l’époque, les capitalistes belges voulaient une production de charbon bon marché pour augmenter leurs profits. Il s’agissait pour eux de trouver des travailleurs prêts à travailler dans des conditions particulièrement dures dans des mines en voie d’épuisement.
Dans les mines et les usines, on travaillait souvent 56h par semaine, les accidents de travail étaient fréquents, de même que les maladies, comme la silicose. Les salaires et les conditions de vie étaient particulièrement précaires.
Déjà à l’époque, la population belge était vieillissante et le patronat, pour faire pression sur les salaires, cherchait à trouver des travailleurs à l’étranger. Ce sont donc les patrons des charbonnages qui ont commencé à recruter de jeunes travailleurs marocains. Et c’est seulement ensuite que le gouvernement belge a régularisé la situation par une loi, en collaboration étroite avec la fédération patronale des charbonnages.
Beaucoup de travailleurs marocains espéraient une meilleure situation en Europe plutôt que la misère au Maroc.
Ils ont été des dizaines de milliers à arriver en Belgique, et leurs familles les ont rejoints ensuite. Mais la fermeture des mines et la discrimination à l’embauche ont fait exploser le chômage pour les descendants de ces travailleurs originaires du Maghreb.