Faire toute la lumière sur les grandes fortunes : levée du secret des affaires et contrôle des comptes par les travailleurs !

Cela va tellement bien pour les riches en Belgique que de riches Gaulois se passent le mot pour s’y installer.

Non pas que dans les pays voisins, ces « réfugiés » devraient craindre pour leurs biens ou pour leur vie. Mais ils apprécient entre autres que les riches en Belgique ne doivent même pas déclarer leurs possessions en titres boursiers. Ce sont les banques qui déclarent, anonymement, quand des titres boursiers changent de main ou qu’un dividende est versé, et versent un petit impôt, si un impôt est dû. C’est un tour de passe-passe de plus qui rend la répartition des richesses plus opaque qu’un verre de lait. Et le riche contribuable ne doit plus rien par la suite.

De riches étrangers se font parfois remarquer quand ils demandent la nationalité belge et parfois des acteurs aux fortunes imposantes sont suivis par des paparazzis, quand ils visitent les villas pas trop loin de la frontière française. Mais les grandes fortunes belges de souche, comme les familles de Spoelberch, de Mevius, Van Damme (bière), les familles Boël (sidérurgie, aujourd’hui finances), Lhoist (chaux), Emsens (sable), Colruyt (distribution), Delhaize (distribution), De Clercq (parkings), De Nul (dragage), Cigrand (frêt)… se font carrément oublier dans leurs châteaux. Quand ils ne disparaissent pas dans leurs propriétés viticoles dans le Sud de la France, comme Albert Frère.

La crise, pour eux, ne les empêchera pas de manger ni d’avoir un toit. Leurs fortunes augmentent même quand leurs prête-noms qui dirigent leurs entreprises, mettent les travailleurs à la rue. Ils s’enrichissent par la spéculation boursière où ils jouent avec les richesses qu’ils ont extorquées aux travailleurs. Et quand ils ont mal spéculé, leurs larbins qui dirigent l’Etat, viennent à leur rescousse, en faisant payer la note à la population à leur place.

Bien sûr, de temps en temps, l’un ou l’autre homme politique se sent obligé de prôner un « impôt sur la fortune », de « faire participer le capital aux efforts nécessaires », de « taxer » les spéculateurs… pour oublier ses promesses aussi vite. Ce ne sera que face à une explosion sociale sérieuse qu’un gouvernement pourra décréter un jour un genre de « taxe des millionnaires ».

Pour pouvoir faire payer les riches, il faudra savoir où se trouve l’argent, d’où il vient et où il va. Des lois existent déjà qui obligent les milliardaires à payer l’une ou l’autre petite somme. Mais les grandes fortunes ont tous les moyens de faire disparaître leurs profits par de multiples canaux. Le juge qui se hasarde à démontrer une fraude fiscale de la part d’une de ces honorables familles, en prend pour des années de tracasseries, sans pour autant arriver à quoi que ce soit. Car toutes les données dont il aurait besoin sont protégés par le secret des affaires et le secret bancaire. C’est arrivé lors du procès contre la famille De Clerck (Domo) qui avait fraudé des centaines de millions d’euros. Après 20 ans de procès, c’est l’Etat qui devait de l’argent aux De Clerck pour les avoir importunés !

Rien n’est possible sans abolir le secret des affaires et le secret bancaire, et sans rendre possible pour les travailleurs de contrôler tous les comptes des entreprises et de leurs propriétaires. Les employeurs savent tout sur nos revenus. Il faut que nous sachions tout sur les leurs. Et les travailleurs peuvent tout savoir, car ils sont partout, jusque dans les cabinets privés des plus riches où une femme de ménage fait les poussières…

Les riches ne payeront que face à la mobilisation massive et déterminée de la population laborieuse qui a permis par son travail de constituer leur fortune. Les riches ne cèderont que lorsqu’ils devront craindre de tout perdre. Et c’est justement en imposant la levée du secret des affaires et en se mettant à contrôler les comptes des entreprises et de leurs propriétaires que les travailleurs peuvent ôter aux possédants une partie de leur pouvoir. Ce pouvoir qui leur permet d’éviter la faillite en faisant payer leur dette par l’Etat – c’est-à-dire par la population –, de licencier des dizaines de milliers de travailleurs au nom de leurs prétendues difficultés financières, de mettre l’État en difficulté au point de n’augmenter ni les pensions ni les salaires.

A bas le secret des affaires!