A bas l’intervention occidentale au Mali !

Après l’Irak, l’Afghanistan, la Côte d’Ivoire, la Libye, les armées occidentales sont maintenant en guerre au Mali, ancienne colonie française. Cette-fois, c’est le gouvernement français qui en a pris l’initiative, mais avec l’approbation et l’appui des Etats-Unis comme des pays européens. La Belgique participe même au déploiement de force sur place avec des moyens de transport aériens.

Ces interventions militaires se parent toujours de motifs désintéressés; cette fois-ci, il s’agirait de la lutte contre le terrorisme. Il est vrai que les reportages en provenance des régions tombées sous la coupe des bandes armées ne laissent aucun doute sur leur brutalité et leurs « idéaux »moyenâgeux.

Mais le sort des populations, les gouvernements occidentaux s’en moquent. Les villes et villages occupés par les groupes armés sont soumis à des bombardements qui ne font pas la différence entre civils et combattants. Et alors que le gouvernement français préparait depuis des mois cette intervention, alors que des moyens considérables sont acheminés sur place pour aggraver les destructions, rien n’a été prévu pour secourir ces populations menacées par les combats. Et rien n’a été fait pour réduire la misère dans laquelle sont tombés ces peuples soumis à la violence et la colonisation pendant des centaines d’années.

En réalité, les forces françaises n’interviennent que pour défendre « l’ordre »dans une région où les capitalistes occidentaux ont de gros intérêts. De l’uranium du Niger exploité par le groupe français Areva, au gaz en Algérie (Total, France ; BP, Angleterre ; Statoil, Norvège) au pétrole de la Mauritanie (Total) et du Tchad (compagnies américaines), le Mali est au centre d’une région dont les richesses matérielles sont d’une importance stratégique pour le capitalisme. C’est d’ailleurs en s’attaquant à ces intérêts économiques que les groupes islamistes ont répondu par une prise d’otages sur le site gazier d’In Amenas en Algérie. Français, Américains, Britanniques, Norvégiens, Japonais… la seule énumération des nationalités des expatriés pris en otages illustre le nombre de pays capitalistes intéressés « à la lutte contre le terrorisme » … et à la défense des profits de leurs entreprises.

Le gaz, comme le pétrole et l’uranium sont les combustibles de l’économie mondiale, mais les populations des pays de l’Afrique sub-saharienne vivent dans le dénuement le plus extrême.

C’est d’ailleurs sur cette misère que prospèrent les bandes armées, y compris celles qui brandissent le drapeau de la religion. Elles organisent des fils de pasteurs de bétail ou de cultivateurs confrontés à la famine. Mais la plupart ne représentent en aucune manière l’intérêt des populations locales. Les chefs de guerre à leur tête n’aspirent qu’à se tailler un fief local ou à prendre la place des gouvernements locaux pour bénéficier à leur tour des miettes du pillage de leur région par le capitalisme.

Oui, il est vrai que les populations africaines ont besoin d’aide. Elles subissent les conséquences de la violence et du vol de leurs richesses depuis trop longtemps. Mais ce ne sont pas les armées occidentales qui leur apporteront cette aide, au contraire !

La guerre actuelle au Mali, qui menace de s’étendre à toute la région, n’a comme but que de prolonger le pillage des richesses par les entreprises occidentales, aux moyens de destructions et de souffrances sans nom.

Les travailleurs occidentaux n’ont aucun intérêt à la poursuite de cette oppression post coloniale. Leurs emplois, leurs conditions d’existence sont menacés par les mêmes groupes capitalistes qui pillent le reste du monde et y imposent leurs lois.

C’est la suppression du capitalisme dans les pays où il a ses bases, ses banques, ses gouvernements, ses casernes et ses états-majors, qui constitue le seul espoir pour l’Afrique d’échapper à son destin de misère.