Les plus grandes entreprises cotées à la bourse de Bruxelles ont plus que doublé leurs bénéfices par rapport à 2009. Rien que pour les 6 premiers mois elles ont engrangé 10,3 milliards d’euros. Presqu’autant qu’en 2007, avant la crise. Près de la moitié de ces profits sera distribuée en dividendes aux actionnaires.
Oui, ça va très bien pour les actionnaires parce qu’ils font payer la crise aux travailleurs !
Le chômage parmi les jeunes a explosé, et les moins jeunes ont perdu des centaines d’euros par mois au chômage économique. Les salaires ont été réduits et les actionnaires ont maintenu leurs profits ! Les capitalistes se moquent bien des difficultés des ménages ouvriers pour payer leurs factures, les soins de santé ou les études de leurs enfants.
Les caisses de l’Etat et de la sécurité sociale ont également été mises à contribution pour payer le chômage économique à la place des patrons. Pourtant les entreprises qui ont massivement utilisé le chômage économique, comme Arcelor Mittal, Caterpillar, le Port d’Anvers ou autres, sont des entreprises qui ont cumulé des profits énormes ces dernières années et qui continuent à en faire ! Il aurait fallu réduire les dividendes, prendre même sur les profits accumulés ces dernières années par les riches familles, pour renflouer les caisses de l’État et de la sécurité sociale.
C’est tout le contraire qui a été fait: les actionnaires des banques et des grandes entreprises ont pu compter sur l’Etat qui leur a distribué des milliards de l’argent public.
Ce sont tous les cadeaux aux capitalistes et aux banquiers qui ont fait exploser l’endettement de l’Etat. Et ce serait encore à la population de payer ?! Par l’augmentation des impôts ? Par de nouvelles dégradations des services publics ?
Il n’en est pas question ! Et c’est d’autant moins acceptable que tous ces milliards distribués aux capitalistes des banques et entreprises ne peuvent qu’aggraver la crise. Que feront les capitalistes avec ces flots d’argent public ? Eh bien, ils ne serviront pas à créer d’emplois, car pour cela il faudrait que les entreprises trouvent des clients supplémentaires. Or, chaque chômeur en plus, est un client en moins !
Ces milliards reçus par les riches actionnaires serviront à acheter quelques produits de luxe, mais partiront surtout dans la spéculation, ce qui ne fait que préparer d’autres crises plus graves encore.
C’est un système dément et pourri jusqu’à la moelle. Le seul remède est son renversement. Mais en attendant il s’agit de se défendre. Tous les jeunes doivent trouver un emploi et un salaire digne de ce nom. Aucun travailleur plus âgé ne doit perdre son salaire. Et s’il n’y a pas assez de travail, il faut imposer qu’on partage le travail entre tous, sans perte de salaire.
Il faut en finir avec les cadeaux aux entreprises. Au lieu de distribuer des milliards aux entreprises qui font des profits et qui licencient, l’Etat doit embaucher directement dans les services publics ! Cela coûterait bien moins cher et serait utile à tous. Pour payer ces embauches, l’État doit augmenter les impôts des plus riches.
Pour l’imposer il faudrait un véritable plan de lutte, une mobilisation toujours plus ample et plus profonde. Les dirigeants syndicaux ne défendent pas cette perspective. Ils ne veulent surtout pas créer un rapport de force qui ferait assez peur aux patrons pour les obliger à reculer.
La manifestation le 29 septembre des syndicats européens est plus symbolique qu’autre chose. Aucune suite n’est prévue, et les dirigeants syndicaux n’aspirent qu’à se mettre à la table du patronat. Mais pour y négocier quoi, sans rapport de force ?
Alors, il faut être nombreux à cette manifestation, ne donnons pas l’occasion de dire que les travailleurs ne veulent pas se battre. Mais il nous faut préparer la suite, exiger d’autres manifestations et grèves pour y être toujours plus nombreux et entrainer les hésitants. Et il faudra être prêts à passer par-dessus les limites des dirigeants syndicaux lorsque l’on sera assez forts. Car les grands actionnaires ne renonceront à ne fut ce qu’une petite partie de leurs gains que face à des masses de travailleurs mobilisés et déterminés.