Etats-Unis : les PDG des assurances ont des raisons d’avoir peur…

Brian Thompson, le CEO de UnitedHealthCare, premier assureur privé des États-Unis dans le secteur de la santé, a été assassiné à New York, en pleine rue, le 4 décembre.

Le groupe UnitedHealthCare a réalisé 22 milliards de dollars de profit l’an passé. Il encaisse les cotisations de ses 51 millions d’assurés, en général contraints par leur employeur, tout en trouvant souvent un prétexte pour ne pas payer leurs frais de santé. Il est donc fréquent que des gens se ruinent pour se soigner, complètement abandonnés par les assurances. Et d’autres dizaines de millions de travailleurs n’ont ni assurance ni accès à la santé !

Mais être assuré ne signifie pas nécessairement être soigné. En effet, les assureurs imposent des franchises souvent très élevées et les professionnels de santé doivent demander des « autorisations préalables » aux assurances pour poser de nombreux actes – souvent vitaux. UnitedHealthCare rejette un tiers de ces demandes ! Au point que le groupe doit passer par des rejets automatisés par ordinateur et confier le rejet de demande à des sous-traitants (rémunérés au nombre de rejets !).

Alors que les États-Unis sont le pays de la médecine de pointe et que les sociétés d’assurances croulent sous les milliards, l’espérance de vie recule et 68.000 Américains meurent chaque année, faute d’accès aux soins.

Face à cette situation révoltante, l’assassinat de Brian Thomson a été l’occasion pour des milliers d’Américains, de tout bord politique, d’exprimer leur rage contre les assurances de santé privées. « Pensées et prières pour tous les patients à qui l’on a refusé une prise en charge », « Il est plus douloureux de mourir d’un cancer non pris en charge que d’une balle », « Brian Thomson était un serial killer » ou tout simplement un « Bravo » à l’adresse du tireur.

Mais faire justice individuellement ne suffira pas pour changer le système de santé. Thomson sera remplacé par un autre CEO et surtout, derrière lui, il y les actionnaires, les banques et les groupes financiers qui profitent de l’exploitation de millions de travailleurs. C’est tout le système capitaliste qu’il faut abattre !