Echos Volvo

Les profits et ceux qui les produisent

Les profits atteignent des records dans l’automobile en général. Volvo Gand (détenu par le groupe chinois Geely) se vante d’avoir dépassé le cap des 230 000 véhicules produits en 2023, d’être à la pointe pour les modèles électriques à venir, et de voir la grande majorité des bénéfices se réaliser sur les modèles électriques. Bref. C’est la fête à l’étage des actionnaires.

Mais pour la participation aux bénéfices, la direction n’annonce que 2 090 euros par travailleur. Alors que le groupe Volvo a réalisé un profit de 2,27 milliards en 2023, en augmentation de 43% !

Pour une année de boulot ? A se casser le dos au petit matin ou au début de la nuit ?

Question à 5 centimes: sachant que les travailleurs produisent 100% des bénéfices, et les actionnaires 0%, quel montant devrait atteindre la prime de participation ?

La bourse ou la vie

La direction a annoncé que 300 collègues seraient mis à la porte fin avril. Ces collègues avaient un contrat intérimaire ou un contrat de 6 mois, qui ne sera pas renouvelé.

Et qui sait s’il n’y en aura pas plus ?

Les directions font leurs calculs : les bénéfices de l’année 2024 seront meilleurs en ne payant pas ces salaires-là. La logique capitaliste ne vise que le profit.

A l’inverse, pour les travailleurs la préoccupation immédiate c’est un travail et de bons salaires pour payer son loyer ou son emprunt, ses factures d’énergie ou ses courses au supermarché, les fournitures pour l’école ou l’aide aux parents malades.

Leurs profits se font sur nos vies, et cela ne s’arrêtera que quand les travailleurs s’organiseront pour faire leurs propres calculs et rendre les coups à leurs exploiteurs.

Il n’y a pas de petits profits

Rien ne se calcule au hasard dans les bureaux de la direction : pour toucher la participation aux bénéfices, il faudra encore être à l’usine au 31 mai. Autrement dit, les collègues que la direction veut voir partir fin avril n’y auront pas droit.

Sur ses milliards de bénéfices, la direction veut même garder les cacahuètes de certaines primes.

« Restructuration »… de l’exploitation

Bien sûr, la direction dit qu’il ne faut pas s’inquiéter, que les emplois perdus seront compensés par une diminution de la vitesse de production. Mais on le voit depuis octobre déjà, diminuer la chaîne de quelques secondes ne compense pas du tout la charge de travail supplémentaire des collègues manquants.

Les capitalistes sont créatifs dans leurs discours, mais leur esprit malade n’a qu’une idée fixe : faire le maximum de production en payant le minimum de salaire.