Les jeunes dans la galère, les vieux dans la misère…
Les rumeurs courent sur de possibles départs anticipés. Mais bien des collègues éventuellement concernés s’interrogent : qu’est-ce que j’aurai comme revenu ? Quelles seront les conséquences pour ma pension ? Est-ce que la prime de départ devra servir à vivre avant de toucher le chômage ?… Une méfiance totalement justifiée !
Restructuration ou pas, il faut que les anciens puissent partir dans de bonnes conditions. Et il faut que les jeunes puissent rester dans de bonnes conditions. Aux actionnaires de payer, pas aux travailleurs !
Distribution de petits chèques à la très petite cuillère
Petit rappel : la « prime pouvoir d’achat », c’est le truc que le gouvernement, le patronat et les syndicats avaient trouvé en 2022 alors que les prix explosaient et les salaires restaient gelés, en dehors de l’indexation largement insuffisante : les entreprises qui ont obtenu de bons résultats ont le droit, si leurs patrons le souhaitent, d’accorder une prime, dont un maximum de 750 € en 2023 pouvaient être déduits de leurs impôts et pour lesquels la cotisation sociale est réduite.
Après des mois de négociations et de très savants calculs, les syndicats annoncent en ce moment les résultats dans plusieurs secteurs, dont la métallurgie et la distribution. 250 euros ici, 500 là, 750 euros dans de très rares cas.
Alors qu’est-ce qui paye ? La négociation secteur par secteur ou la grève tous ensemble ?
Impérial : la grève paye
Fin novembre, les ouvriers du groupe Impérial, un des sous-traitants de l’entreprise Audi, ont fait des arrêts de travail pendant deux jours. C’était la réponse méritée à l’annonce de leur direction de réduire de deux tiers la prime à la consommation promise.
Avec l’arrêt de travail chez Imperial, la production s’est rapidement arrêtée aussi au montage chez Audi. Difficile en effet de finir les voitures sans tapis. Une preuve de plus que CDI, intérimaires, travailleurs de la sous-traitance… tous nous sommes indispensables. On ne peut pas dire la même chose des actionnaires.
Le lundi suivant, la direction d’Imperial cédait finalement une prime à la même hauteur que chez Audi : 480 €.
Imperial, Rhenus, Leoni, Audi, intérimaires, CDI… tous nous enrichissons les mêmes actionnaires. Et qu’on soit intérimaire ou travailleur de la sous-traitance : à la caisse du supermarché, on paye le beurre au même prix… C’est ensemble qu’on sauvera nos peaux face aux attaques patronales qui se multiplient.