Les violences armées s’enchaînent à Anderlecht. Une nouvelle fusillade a même entraîné la mort d’un habitant du quartier qui n’avait rien à voir avec le trafic de drogue.
Les fusillades sont vraisemblablement liées à des règlements de compte entre gangs rivaux. Ces dernières années, la violence liée au trafic de drogue aurait beaucoup augmenté, jusqu’à 40% en 2024. Il y a eu l’année dernière 9 morts et 48 blessés rien que pour les attaques à main armée liée au trafic de drogue à Bruxelles.
Le gouvernement fédéral a prévu une série de mesures sécuritaires sous le prétexte de lutter contre les gangs et la criminalité. Le nouveau ministre de l’Intérieur, Bernard Quintin, et la nouvelle ministre de la Justice, Annelies Verlinden, ont leur solution : « plus de bleu dans les rues » de Bruxelles.
Plus de police pour faire baisser l’insécurité ?
Ce serait oublier la mort d’Adil Charrot, Sabrina El Bakkali, Ouassim Toumi, Mawda Shawri, Mehdi Bouda, morts lors de courses poursuite avec la police, ou de Sourour Abouda et Ibrahima Barrie, morts lors de leur garde à vue. Sans compter les contrôles au faciès, les coups, les gardes à vue arbitraires, etc.
Même si elle peut arrêter quelques trafiquants, le rôle de la police est avant tout de défendre la propriété privée et la domination des capitalistes.
L’augmentation des moyens de la police, sous prétexte de lutter contre la criminalité, est aussi une préparation de la bourgeoisie contre les grèves et manifestations qui viendront du monde du travail vu les attaques que prévoit le nouveau gouvernement.
Parmi les mesures envisagées par l’Arizona censées renforcer la sécurité figure ainsi « l’utilisation de la technologie de reconnaissance faciale pour la détection des condamnés et des suspects ». Une mesure qui pourra tout aussi bien servir à identifier et ficher les travailleurs présents en manifestation.
Des policiers trafiquants
Une partie des trafics importants ne pourrait pas survivre sans une complicité au sein de la police, comme le révèlent les coups de filets qui sont faits régulièrement dans le milieu de la drogue. En mars 2023, c’était à Montigny-le-Tilleul qu’un policier était arrêté pour trafic d’armes et de drogue. La même année, un policier de Bruxelles-Midi était impliqué dans un important réseau qui a mené 170 personnes au tribunal. En 2024, des policiers de la brigade « stupéfiants » de Charleroi étaient soupçonnés d’avoir participé au même genre de trafic.
Les policiers sont parfois eux-mêmes à la tête de réseaux de drogue, d’armes ou de prostitution. Comme en 2019, à Verviers, où un policier a été accusé de tenir un club de sport dans lequel des armes étaient cachées, et où les étages supérieurs étaient utilisés comme maison close. Ou en 2020, à Bruxelles, où un commissaire de police est arrêté pour trafic d’armes à grande échelle.
Ces agissements sont en partie couverts par les autorités. Comme en janvier 2025, où un policier reconnu coupable de vol d’armes au commissariat pendant des années a obtenu une « suspension du prononcé », en d’autres termes, il s’en tire sans la moindre sanction.
Le gouvernement fédéral va renforcer l’insécurité
En excluant toujours plus de monde des indemnités de chômage et du CPAS, en augmentant la répression contre les migrants, le gouvernement diminue les options qui permettent aux plus précaires de survivre. Combien se retrouveront sans ressources, sans beaucoup d’autres options pour rembourser leur dette ou faire vivre leur famille que la petite criminalité ?
Plus de places en prison ?
La prison permet-elle de faire baisser la criminalité ? Pas vraiment… 60% des individus qui passent par la case prison récidivent. La prison, c’est le lieu de recrutement par excellence pour tous les trafiquants, où la violence de l’institution se transmet aux détenus. La difficulté à trouver un travail après une incarcération fait le reste.
Une des tares du capitalisme
Ni la police, ni la prison n’échappent aux lois du capitalisme. Les organisations criminelles fonctionnent comme des entreprises capitalistes. Les dirigeants restent dans l’ombre, accumulent leurs millions, et peuvent les utiliser pour s’acheter des policiers, des gardiens de prison, des juges et ils peuvent compter sur des banques pour cacher et blanchir leurs revenus. Certains font partie du même monde que les capitalistes.
De leur planque ou même depuis la prison, ils organisent le recrutement de jeunes désespérés. Avec la crise qui s’aggrave, recruter devient plus facile, et les gangsters recrutent de plus en plus jeune.
Les travailleurs contre tous les trafiquants
Les travailleurs sont les premiers à subir le trafic de drogue. D’abord parce que les gangs recrutent et se tirent dessus dans les quartiers populaires. Mais aussi parce qu’une partie des travailleurs détruisent leur santé en utilisant de la drogue ou des médicaments pour supporter des conditions de travail qui ne cessent d’empirer, ou le stress du chômage pour les autres.
Alors pour mettre fin aux trafics et aux violences qui en découlent, les travailleurs doivent donner des perspectives de luttes aux jeunes en défendant l’augmentation des salaires, la répartition du travail entre tous, et finalement en renversant le capitalisme !