Un groupe de journalistes flamands a enquêté durant un an et demi pour essayer de comprendre qui paie les factures de la « Donation royale ».
La Donation royale est née en 1900 lorsque Léopold II a légué à l’Etat belge l’ensemble de ses propriétés. Il s’agissait en fait d’éviter de payer les droits de successions car ce « don » prévoyait que ses successeurs pourraient continuer à profiter de ces propriétés désormais entretenues aux frais de l’Etat.
La Donation royale est aujourd’hui une institution publique autonome qui est sensée supporter ses dépenses avec ses propres moyens. Mais comme le montre l’enquête journalistique il n’en est rien.
C’est l’Etat, donc les contribuables, qui paient en fait l’entretien de l’immobilier royal même si les montants exacts ne sont pas publiquement connus, car répartis sur d’innombrables entités de l’Etat. A titre d’exemple, l’Etat belge a payé 3 millions pour la rénovation de la Tour japonaise et du pavillon chinois. Et l’Etat belge est aussi locataire de bâtiments de la Donation royale, preuve s’il en est que ce n’est pas une donation. Ainsi la Régie des bâtiments leur a loué un bureau pour 625 000 euros l’an passé.
Les comptes publiés par la Donation royale sont opaques et les journalistes se sont heurtés à l’impossibilité d’accéder aux rapports du comité de gestion de la « donation ». Ici aussi, le secret des affaires est bien gardé. Car il ne faut pas oublier que la famille royale, si elle est richement logée et entretenue par les contribuables belges, est avant tout une famille bourgeoise. Sa fortune a été accumulée au temps de Léopold II par la mise en coupe réglée du Congo. Ses ressources en caoutchouc, en ivoire, en diamant, en cuivre… en font le pays le plus riche du monde en ressources géologiques. Autant de richesses qui ont fait la fortune de Léopold II et de ses descendants et qui font aujourd’hui celle de multiples entreprises qui pillent à leur tour le Congo.
Les montages financiers autour de la Donation royale sont bien sûr écœurants d’autant plus que viennent s’ajouter les dividendes que touche cette famille en tant qu’actionnaire de sociétés.
Leur expropriation, voilà la seule chose qu’ils n’auront pas volée. Le jour où les travailleurs relèveront la tête, contrôleront les comptes et exproprieront tous ces bourgeois, alors les travailleurs congolais seront eux aussi débarrassés de l’exploitation !