Après le décès d’un bébé dans une crèche à Mariakerke, il y a 6 mois, d’autres cas de maltraitance ont été révélés dans les médias flamands. Une commission d’enquête du Parlement flamand a établi une liste de plusieurs centaines d’établissements problématiques dont des dizaines réclament une intervention urgente.
L’Agence flamande Opgroeien (ancienne Kind & Gezin), qui supervise le secteur des crèches, ne dispose pas de suffisamment d’inspecteurs pour effectuer les contrôles et le suivi nécessaire. Son système informatique dépassé est incapable d’identifier un gérant ayant déjà perdu sa licence, et plusieurs d’entre eux ont pu réouvrir sous un autre nom. Ces dernières années, 27 enquêtes judiciaires ont été ouvertes contre des crèches en Flandre, suite à des plaintes de parents.
Le gouvernement flamand, après avoir laissé pourrir la situation, se couvre en réclamant la démission de la directrice de l’Agence Opgroeien. Près d’une dizaine de crèches ont été fermées en urgence le mois dernier, dont les 5 établissements du groupe Moppie en Mappie.
Mais la crise du secteur reste entière. Les bas salaires et la forte pression du travail poussent de nombreuses puéricultrices à quitter le métier. Les normes d’encadrement sont fixées à 9 enfants par puéricultrice, ce qui est beaucoup trop.
Pour financer une augmentation des salaires du secteur, une augmentation des tarifs des heures de crèches, pouvant atteindre 40%, est prévue en 2023, ce qui poussera de nombreuses mères à renoncer à travailler.
Entre le discours du gouvernement N-VA, CD&V et OpenVLD, qui prétend « aider ceux qui travaillent », et les faits révélés par cette situation, la distance est abyssale.