Moi et mon épouse de 76 ans, nous habitons dans un logement insalubre et dangereux. La façade arrière menace de s’effondrer. Je n’ose plus emprunter l’escalier qui monte à l’étage car il risque de céder. De toute façon, les fissures et l’humidité, qui a fait tomber jusqu’au plâtre, rendent les chambres inhabitables. Nous vivons dans une seule pièce. Les sanitaires et l’évacuation des eaux usées ne fonctionnent plus. Nous avons subi des invasions de rats contre lesquelles j’ai dû lutter seul, car la Région wallonne refusait d’intervenir dans une habitation dangereuse. Nous payons pour cela un loyer de 550 euros par mois, sans les charges. La Région wallonne et la Ville de Mons ont déclaré notre logement insalubre et le propriétaire veut vendre la maison, mais nous n’avons nulle part où aller.
Je dois m’occuper de mon épouse qui a subi plusieurs AVC, a de lourds problèmes cardiaques et de graves crises de diabète. Elle doit se rendre chaque semaine à l’hôpital pour faire une dialyse ; les soins et les médicaments nous coûtent en moyenne 900 € par mois. Hélas, elle a perdu sa couverture mutuelle. En effet, nous nous sommes mariés en juin 2022 et depuis, elle a perdu sa pension de survie de 1079 €. Elle n’a plus aucun revenu.
Je demande de l’aide depuis des années au Bourgmestre de Mons, j’ai introduit un dossier auprès de la société de logement social Toi et Moi, ainsi que de l’Agence immobilière sociale de Mons. Toutes les démarches sont difficiles. Rien ne peut se faire par téléphone, il faut toujours se déplacer pour au bout du compte être traité comme des moins que rien. Toi et Moi répond que nous ne sommes pas prioritaires car « mon épouse ne serait pas handicapée ». Dans le dossier que nous leur avons remis figure pourtant une attestation de notre médecin qui stipule qu’elle « ne peut se lever et se déplacer sans aide, même à l’intérieur » ! La secrétaire de M. Nicolas Martin nous envoie balader en affirmant que « c’est nous qui avons rendu notre logement insalubre » ! C’est faux. Elle ne connaît rien à notre vie, c’est seulement un prétexte pour se débarrasser de nous.
Je connais personnellement des dizaines de personnes sur Mons qui sont dans notre situation et qui ont un besoin urgent d’être relogées. Le gouvernement wallon augmente ses dépenses militaires et de prestige, mais il ne veut pas consacrer les moyens nécessaires pour des logements décents. Les propriétaires privés dictent leurs lois : « pas d’enfants, pas d’animaux », pour des loyers qui ont augmenté partout. Voilà la situation que nous subissons après une vie de travail. C’est une honte !