Crise, climat, guerre, les travailleurs de tous les secteurs et de tous les pays ont les mêmes intérêts !

L’offensive patronale dans la distribution continue. Après la franchisation des magasins Mestdagh, la fermeture des Makro, et le projet de franchisation de Delhaize, c’est Colruyt qui compte restructurer ses enseignes Dreamland et Dreambaby, avec le risque de 200 chômeuses et chômeurs de plus. C’est l’ensemble du monde du travail qui est attaqué.

Les capitalistes accélèrent le rythme de leurs attaques pour protéger leurs profits de la crise. La multiplication des jours chômés, comme dans l’industrie automobile, les suppressions d’emplois, comme chez ASK près d’Anvers ou chez Avery Denisson à Soignies, tout comme l’explosion des prix, participent de la même détermination patronale de maintenir ses profits au détriment des salaires. 

L’offensive capitaliste s’intensifie d’autant plus que le patronat se sent en position de force. En juin dernier, 70 000 travailleurs répondaient à l’appel syndical à Bruxelles pour défendre le pouvoir d’achat. En septembre, la bourgeoisie s’inquiétait encore de l’éventualité d’un mouvement de colère qui déborderait les directions syndicales. Mais, pour le moment, l’absence d’un mouvement d’ensemble pèse sur le moral des travailleurs et renforce le patronat.

Pourtant, des travailleurs ont fait grève dans bien des entreprises : chez Delhaize, Mestdagh, Avery Dennison, BPost, Ryanair, aux TEC, la SNCB, dans des hôpitaux, à Charleroi Airport, à la VRT, et bien d’autres encore… Ces grèves sont séparées alors que partout les problèmes se ressemblent : les salaires trop faibles, le manque d’embauches, les licenciements, le mépris des directions…

Quelques entreprises sont obligées de faire quelques concessions. Mais face à l’offensive du patronat, comme celle qui frappe la distribution, la seule possibilité c’est le regroupement et l’extension des grèves, à d’autres entreprises, à d’autres secteurs, pour entraîner une large fraction du monde du travail. Et faire craindre au patronat une généralisation des grèves… parce qu’on a tous les mêmes problèmes !

Cette perspective ne peut venir que des travailleurs eux-mêmes. De ceux qui, sans attendre les directions syndicales, et même souvent contre elles, cherchent à convaincre leurs collègues, leurs amis, leur famille, de la nécessité d’étendre et d’unifier les luttes, sous le contrôle des travailleurs eux-mêmes. Il n’y a pas d’autre solution. 

Les capitalistes s’attaquent au pouvoir d’achat de toute la population, ce qui renforce la crise et réduit encore la consommation, poussant les capitalistes à de nouvelles attaques contre l’emploi et les salaires ! C’est le serpent qui se mord la queue. 

Seule une offensive collective du monde du travail peut arrêter la fuite en avant des capitalistes. Car ils sont prêts à aller très loin ! Le président d’Arquus, un fabricant français de blindés, déclarait espérer le passage à « l’économie de guerre ». Pour de nombreux capitalistes, dont les marchands de canons, la perspective des guerres est une aubaine pour augmenter leurs profits. Ceux-là appuient de tout leur poids les officiers de l’OTAN qui réclament des hausses massives des dépenses militaires. Et ils trouvent l’oreille servile des gouvernements. 

Car au-delà de la guerre de classe des capitalistes contre les travailleurs, il y a la concurrence entre les multinationales et les États. Et l’aboutissement de cette guerre économique, c’est la guerre tout court. La bourgeoisie en est consciente, et qu’elle désire ou non la guerre, elle s’y prépare. 

Les gouvernements augmentent les budgets militaires, rétablissent le service militaire comme en Suède, ou « citoyen » comme en France et forment de plus en plus de jeunes aux “métiers de la défense”, comme en Belgique. La bourgeoisie cherche à forcer l’adhésion de la population à la guerre, et à embrigader les esprits dès le plus jeune âge. 

Le nationalisme, wallon, flamand ou belge, reste l’arme de la bourgeoisie qui veut mettre la population en rang, derrière les intérêts des capitalistes.

Le 1er mai est la journée de lutte internationale des travailleurs. Ce sera l’occasion de rappeler que les travailleurs du monde entier sont frères de classe. Que dans toutes les entreprises, tous les secteurs et tous les pays, ils ont les mêmes intérêts ! Et, qu’unie dans la lutte et consciente de devoir arracher le pouvoir à la bourgeoisie, la classe ouvrière est la seule force capable de débarrasser l’humanité de la barbarie capitaliste, de l’exploitation, de la guerre et de toutes les oppressions !