La commémoration des 40 ans d’existence des CPAS a été l’occasion pour la presse de faire le bilan de leurs activités.
Avec la crise, les licenciements, les mesures d’exclusion des allocations de chômage, la hausse du prix du gaz et de l’électricité…, le nombre de personnes ayant besoin de faire appel au CPAS ne cesse d’augmenter. Ainsi si 23 000 personnes avaient recours au CPAS en 2002, elles étaient 175 000 en 2015, 13 ans plus tard. Et ces chiffres ne tiennent pas compte des jeunes exclus du chômage qui, n’ayant droit à aucune aide, ont disparu des statistiques.
Les CPAS sont donc de plus en plus sollicités mais les moyens financiers ne suivent pas. De plus, sous prétexte de lutter contre la soi-disant « fraude sociale », les CPAS doivent remplir des dossiers de plus en plus longs sur les personnes faisant appel à leurs services pour voir s’ils y ont droit et s’ils ne fraudent pas, en étant cohabitant sans le déclarer par exemple. Ainsi, ils peuvent analyser notre consommation d’eau, dans le but de vérifier que nous sommes bien seuls à nous laver chez nous… ce qui est une condition pour pouvoir « bénéficier » d’un peu plus que les 440 euros par mois d’allocation de cohabitant.
Et depuis septembre 2016, toutes les personnes ayant droit au « revenu d’insertion » doivent signer un PIIS, un plan d’intégration individualisé qui implique que le demandeur s’engage par écrit à un certain nombre de « missions » et de respect de règles comme par exemple payer ses dettes, suivre une formation, déménager… Le non respect de ce contrat entraine la suspension de l’allocation de un à trois mois.
Dans ce PIIS, on trouve aussi depuis novembre, le « service communautaire » qui n’est autre que du travail non payé et forcé. D’après le ministre Borsus (MR) qui l’a mis en place, il s’agit de donner une chance aux gens de se réintégrer dans la société en travaillant. Mais une soixantaine d’associations de défense des allocataires sociaux (FGTB wallonne, MOC, Ligue des droits de l’homme…) ont signé l’appel lancé par le Réseau wallon de lutte contre la pauvreté à boycotter le service communautaire. Ces associations craignent, à juste titre, que ce service communautaire qui est, pour le moment, volontaire ne devienne obligatoire et qu’il ne prenne la place d’emplois rémunérés. Ils dénoncent aussi la menace de suspension des allocations sociales. 60% des CPAS se sont d’ailleurs dit opposés à des sanctions pour ceux qui ne l’effectueraient pas, sachant que ces allocations sont le dernier recours avant la rue.
On ne supprimera pas la misère en contrôlant toujours plus les pauvres, on la supprimera quand les travailleurs contrôleront les patrons et imposeront l’interdiction des licenciements et le partage du travail entre tous !