Le 13 décembre, les 200 employés du Sheraton de Bruxelles ont perdu leurs emplois après la déclaration de faillite de l’hôtel par le tribunal du commerce de Bruxelles. Avec 60 000 € en trésorerie de l’hôtel, ils ne sont même pas assurés de toucher leurs indemnités de licenciement.
Cette situation résulte d’un choix délibéré du groupe propriétaire de la marque Sheraton, Marriott-Starwood. Le bâtiment de l’hôtel bruxellois, amortis depuis longtemps, devait faire l’objet d’un désamiantage. Mais en 2009, le groupe a préféré vendre son hôtel à un homme d’affaire anglo-suédois… tout en mettant en place une structure financière pour drainer les bénéfices et la trésorerie de l’entreprise.
Des sociétés belges de Starwood furent chargées de collecter l’argent sous forme de droit de licences, argent qui était ensuite dirigé vers une société luxembourgeoise avant d’aboutir dans d’autres paradis fiscaux, aux Bahamas et au Delaware (USA). Ces fonds ont ainsi échappé à l’impôt pour être réinvestis dans d’autres hôtels du groupe ou transformés en prêts à des entreprises de Starwood.
C’est de cette manière « légale » que le premier groupe hôtelier du monde, au chiffre d’affaire de 14 milliards $, peut se débarrasser d’un bâtiment qui ne l’intéresse plus en laissant les travailleurs sur le carreau.