Rien de sincère, par contre, du côté de la propagande du pouvoir et des médias. Macron, président actuel de l’Union européenne, a mis son costume de super-héros médiateur pour affirmer que les puissances occidentales n’avaient pas voulu cette guerre. Mais si le dictateur Poutine est bien celui qui a franchi le pas de l’invasion militaire, c’est le résultat d’une escalade dont les puissances impérialistes sont en grande partie responsables.
L’OTAN, alliance militaire créée en 1949 à l’initiative de l’impérialisme américain contre l’URSS, a renforcé sa pression militaire, même après 1991 et la dislocation de l’Union soviétique. L’OTAN a intégré douze États supplémentaires entre 1997 et 2009, le long de la façade ouest de la Russie.
En Russie, Poutine, au pouvoir après dix ans d’effondrement du pays, a remis en place un État autoritaire et mis au pas les contestataires. Le dictateur provoqua une deuxième guerre en Tchétchénie, en 2004, faisant au moins 150 000 victimes, pour mater toute velléité d’indépendance, sans que les puissances occidentales réagissent. Et en janvier dernier, les « grandes démocraties » ne se sont pas plus indignées quand Poutine a envoyé son armée au Kazakhstan pour écraser dans le sang la révolte ouvrière contre la cherté de la vie. La réalité des intérêts des trusts américains, anglais et français, dans ce pays qui concentre une bonne part des réserves mondiales de pétrole ou encore d’uranium, a été plus forte que les postures et les mensonges sur les grands principes démocratiques !
Dans cette guerre fratricide entre Russie et Ukraine, Poutine est l’agresseur et joue avec la vie des populations. Il creuse un fossé de sang entre des peuples pourtant intimement liés et pousse les Ukrainiens derrière les dirigeants ultranationalistes.
Mais les grandes puissances occidentales se moquent tout autant du sort des populations. Leur politique le montre sur la majorité de la planète où, si l’on ne meurt pas sous les bombes comme au Moyen-Orient, on crève du sous-développement imposé par leur pillage.
En commettant les pires exactions, le camp impérialiste a toujours prétendu faire œuvre de paix. Il a réduit en cendres l’Irak au nom de la démocratie, et détruit l’Afghanistan au nom de la lutte contre le terrorisme, voire au nom des droits des femmes, etc.
La Belgique est un impérialisme de troisième rang. Mais c’est sur son territoire qu’est installé le siège de l’OTAN et plusieurs bases américaines. Et les dirigeants belges tiennent à participer à toutes les interventions qui se font au nom de la démocratie, de la liberté et de la paix, mais consistent à bombarder les populations et ajouter de la misère à la misère, comme en Afghanistan, en Irak ou en Syrie.
C’est une continuité depuis la fin du 19ème siècle quand le roi belge, Leopold II, prit possession du Congo, une région 80 fois plus grande que son royaume, qu’il allait pressurer au point d’exterminer au moins un tiers de la population au nom de la lutte contre l’esclavage ! C’est dire que la propagande mensongère est une tradition !
Cela n’est pas un passé si lointain. De grandes familles bourgeoises belges ont gardé des intérêts en Afrique. Intérêts sauvegardés en soutenant les pires dictateurs sanguinaires, comme Mobutu.
Les gouvernements prétendent agir dans notre intérêt, alors qu’ils sont au service de nos exploiteurs, et contribuent à aggraver nos conditions de vie. Les gouvernements ne se transforment pas en bienfaiteurs des peuples quand ils interviennent au-delà des frontières, quel qu’en soit le prétexte ! Ils utilisent déjà la guerre en Ukraine pour nous préparer à de nouveaux sacrifices. Ils soutiennent ou laissent faire les spéculateurs qui augmentent tous les prix, de l’énergie comme de l’alimentaire. Alors il ne faut pas marcher dans la tentative des gouvernements de nous ranger au garde-à-vous derrière les puissances occidentales et leurs institutions.
Au nom de la patrie, ukrainienne ou russe, des travailleurs sont transformés en chair à canon pour que des bureaucrates et oligarques, russes ou ukrainiens, sauvent leurs yachts et leurs milliards, pour que les actions de Thales, de Total, de tous les profiteurs de guerre, continuent de grimper.
S’ils ne veulent pas perdre leur vie dans les rivalités et la course au profit maximum des capitalistes des grandes puissances, les travailleurs de tous les pays devront se battre pour renverser ce système, en commençant par contester le pouvoir des capitalistes là où ils ont les moyens de le toucher, dans leur propre pays.