Ces derniers jours, les annonces d’une contre-offensive de l’armée ukrainienne se multiplient dans les médias. C’est l’occasion pour Zelensky de réclamer encore plus de matériel aux pays de l’OTAN, et une excuse de plus des pays de l’OTAN pour livrer des engins de mort.
En réalité, offensives et contre-offensives n’ont pas cessé depuis le début de la guerre en Ukraine. Des dizaines de milliers de soldats et civils ukrainiens et de soldats russes sont morts dans ces combats. Des centaines de milliers d’Ukrainiens ont perdu leur maison, rasée par les obus, des millions ont fui les zones de guerre. Des villes entières ont été détruites. D’immenses régions sont couvertes de mines dont beaucoup continueront à tuer et estropier après la guerre. La destruction du barrage de Kakhovka est catastrophique et menace même la centrale nucléaire de Zaporijia.
Dans cette contre-offensive ukrainienne, Zelensky et Poutine jouent leur avenir. Zelensky parce qu’il promet depuis des mois de reconquérir l’est du pays sans y parvenir, Poutine parce que ses buts initiaux de l’offensive ont échoué et que l’armée russe piétine.
La guerre s’installe, sans qu’une armée prenne le dessus. L’Ukraine bénéficie de l’important apport des armes modernes de l’OTAN, mais elle remplace bien plus difficilement ses soldats morts et blessés que la Russie, trois fois et demi plus peuplée.
Aucun des deux camps ne défend l’intérêt des travailleurs. Bien sûr, ce ne sont pas les oligarques, mais les travailleurs qui meurent au front. De plus en plus refusent d’ailleurs d’aller se battre, et l’Ukraine peine à recruter pendant que la Russie a déjà jugé au moins 1 000 cas de désertion.
La guerre est aussi l’occasion d’attaques contre les travailleurs en Ukraine, où plusieurs lois restreignent le droit du travail, pendant qu’en Russie les patrons profitent de la contre-offensive pour exiger 6 jours de travail supplémentaires, sans rémunération, et deux heures et demie par jour de travail obligatoire dans les usines de munition.
Pendant que Zelensky et Poutine jouent leurs places, que les patrons et oligarques s’enrichissent, notamment par la corruption, que les travailleurs ukrainiens et russes meurent par milliers, les pays occidentaux continuent à livrer toujours plus d’armes.
Et tous les pays de l’OTAN augmentent leur production d’engins de mort, augmentent leurs budgets militaires, militarisent les esprits et se préparent à une possible extension de la guerre.
La Belgique n’est pas en reste. Elle vient de porter à 300 millions l’aide militaire accordée à l’Ukraine, soit bien davantage que le budget consacré aux crèches par le gouvernement flamand.
Le gouvernement vient aussi d’approuver l’achat et la livraison de blindés à l’Ukraine, qui vont encore être payés par les impôts – c’est-à-dire par les travailleurs.
La guerre en Ukraine est loin d’être la seule, Palestine, Syrie, Liban, Afghanistan et bien d’autres pays ont subi ou subissent encore des guerres qui entraînent leur cortège de morts, de blessés, de misère et de réfugiés.
Le récent naufrage d’un bateau transportant des migrants, menant à la mort de centaines d’adultes et d’enfants, est la conséquence dramatique de ces guerres où des millions d’hommes et de femmes doivent fuir la guerre et la misère qu’elle entraîne.
Dans ce drame, la responsabilité de l’agence Frontex et du monde politique occidental est écrasante. Il est le résultat d’une politique criminelle contre les réfugiés, résultat d’un discours mensonger qui prétend que ce seraient les travailleurs migrants qui seraient responsables du chômage et de la criminalité dans les pays occidentaux.
Mais les vrais responsables du chômage et de l’insécurité ici, ce sont les capitalistes qui augmentent les prix, tirent les salaires vers le bas, multiplient les contrats précaires et exigent que l’État diminue les aides sociales et même l’accès à ces aides. De plus en plus de jeunes ne trouvent plus que des emplois précaires, mal payés, et épuisants. Comment s’étonner dans de telles conditions que tant de jeunes soient au chômage et qu’une partie d’entre eux sombrent dans la délinquance ?
Que ce soit par les prix, les bas salaires, la réduction des allocations, ou par la guerre, les capitalistes sont prêts à tout pour maintenir et augmenter leurs immenses profits.
Mais ces attaques ne manqueront pas de déclencher des réactions parmi les travailleurs. Ces réactions prendront de l’ampleur et deviendront une véritable contre-offensive du monde du travail. Et la force des travailleurs sera alors de s’organiser collectivement, démocratiquement, et de ne pas laisser la direction à des bureaucraties syndicales ni à des beaux-parleurs opportunistes !