Conditions de travail révoltantes

Dans un reportage récemment réalisé en France, l’émission « Complément d’enquête » donne un aperçu des conditions de travail de la chaîne de magasins Action.

Chez Action, un travailleur qui remplit les rayons dispose d’un chariot, d’une montre, et porte une oreillette. Le chariot doit être obligatoirement déchargé selon le temps imparti.

Ce temps est calculé à la seconde près en fonction du nombre de paquets sur le chariot pour lui interdire de « perdre » du temps et ne prend pas en compte le préarrangement des rayons, les allers-retours à la caisse ou l’aide aux clients. Toutes ces tâches supplémentaires sont pourtant exigées dans le temps imparti pour vider le chariot.

Régulièrement, le chef vient ordonner d’accélérer la cadence et terminer à temps le déchargement du chariot. Si ce n’est pas de vive voix, c’est à travers son oreillette que le travailleur reçoit les ordres.

Parfois le chef surveille carrément depuis les caméras de surveillance, ce qui est théoriquement interdit, et dicte : se dépêcher, aller à la caisse, ranger et trier les rayons… Dans ces conditions, la journée de travail se transforme en une véritable course contre la montre, qui, répétée tous les jours, toutes les semaines, tous les mois,détruit la santé mentale et physique des travailleurs: pathologies, douleurs musculaires et articulaires et symptômes dépressifs sont courants.

À l’heure de la pause, il arrive que certains chefs tentent le coup de pression : « Tu as vraiment besoin de t’arrêter ? Tu as déjà assez mangé, non ? ».

Voilà le tableau de ce que la direction du groupe Action considère comme « sa fierté » et qu’elle appelle « l’optimisation du travail ». On peut y ajouter le sous-effectif, le non-remplacement des malades, le manque de matériel de sécurité, les accidents de travail…

Ces méthodes particulière-ment dures sont très largement, imposées dans de nombreux autres secteurs. Mais ce n’est pas une fatalité ! Collectivement les travailleurs ont la force de se défendre.

« Et pourtant – disait une travailleuse – qui les fait les milliards de chiffre d’affaires ? C’est tous les gens qui travaillent là, qui remplissent les rayons, tiennent la caisse, c’est nous! »