La grève des 400 agents de sécurité de l’aéroport de Charleroi s’est terminée par une victoire des travailleurs. La gestion de la sécurité de l’aéroport est confiée à une entreprise, BSCA Security, détenue à 51% par la Région Wallonne et à 49% par l’aéroport de Charleroi… dont la Région wallonne est elle-même actionnaire majoritaire.
Mais BSCA Security sous-traite les opérations de sécurité à des compagnies privées, le filtrage des passagers étant attribué à l’entreprise Master Security. Lorsque les travailleurs de Master Security ont appris la volonté de BSCA d’attribuer le prochain marché à deux entreprises au lieu d’une, ils ont tout de suite compris que la seule logique était de créer encore plus de concurrence afin d’imposer davantage de flexibilité au personnel.
La direction de BSCA justifiait ce choix en expliquant que les fluctuations rapides du nombre de passagers nécessitait des horaires plus flexibles pour faire face aux pics d’affluence. Mais les travailleurs ne l’ont pas entendu de cette oreille.
La grève du lundi 17 a été unanime et totale. La direction de l’aéroport a dû faire appel à la police pour gérer les passagers et finalement, a été contrainte de fermer l’aéroport jusqu’à jeudi.
En 48 heures, la direction de BSCA a renoncé à sa décision de scinder ces opérations de sécurité en deux compagnies. Les ministres sont furieux. Georges-Louis Bouchez réclame l’instauration d’un service minimum. Les médias relaient complaisamment les discours anti-grévistes. Pourtant, tous les travailleurs des aéroports peuvent facilement se reconnaître dans cette grève contre la flexibilité à outrance qui est le fléau de leur métier.