Paul Magnette, président du PS, compare les réformes de l’Arizona à « une nouvelle Loi Unique ». En référence aux mesures d’austérité du Gouvernement Eyskens (libéraux et sociaux-chrétiens) contre lesquelles des centaines de milliers de grévistes se sont mobilisés pendant plus de deux mois durant l’hiver 1960 – 1961.
Une comparaison intéressante en effet ! Car au bout de deux mois d’une des plus grandes grèves du pays, les dirigeants socialistes, Jean Merlot et Achille Van Acker, alors dans l’opposition, se sont entendus avec le gouvernement pour arrêter les grèves et laisser le Parlement voter la Loi Unique sans incidents.
Peu de temps après le vote de cette loi imposant l’austérité, les socialistes remportèrent les élections anticipées. Le gouvernement Lefèvre et les ministres socialistes… mirent alors en application les mesures décidées par le patronat pour faire payer les travailleurs.
Non, pas vraiment !
Sur les piquets de grève, dans les manifestations, de nombreux grévistes reprennent le slogan des directions syndicales : « À bas l’Arizona ».
La politique du gouvernement De Wever est bien sûr révoltante. Mais de nombreux travailleurs font eux-mêmes la remarque : « Lorsque la gauche revient au gouvernement, elle ne revient jamais sur les mesures de la droite. » En effet, pire encore, elle les met en œuvre !
Ainsi, le relèvement de l’âge de la pension de 65 à 67 ans, décidé par le gouvernement Michel en 2015, fut appliqué par la ministre des pensions socialiste, Karine Lalieux, sous le gouvernement Vivaldi.
Alors, pour se défendre, l’objectif n’est pas de compter sur les élections pour remplacer ce gouvernement par un autre. C’est de changer le rapport de forces avec ceux qui leur donnent des ordres, les actionnaires multi-milliardaires !