La direction d’Audi n’a pas attendu le vote de la loi pour le « travail faisable et maniable » du gouvernement. Elle annonce vouloir étendre son système du plus-minus-conto (qui permet d’adapter le temps de travail hebdomadaire aux cahiers de commandes) de la durée d’un cycle de vie d’un modèle de voiture (6 ans) à toute la carrière.
Si elle aboutit, la semaine de 38 heures n’aura plus qu’une existence purement théorique. Mais ce n’est pas tout : elle veut aussi et surtout que le temps de travail devienne l’objet d’un « accord » individuel entre chaque travailleur et la direction.
La direction prétend que ce sera à l’avantage du travailleur qui pourrait mieux gérer son temps en fonction de ses besoins… Quel joli conte ! Et ils vécurent heureux et eurent beaucoup d’enfants ?
Dans le monde réel de l’exploitation capitaliste, quel poids a un travailleur seul face au patron qui a le pouvoir de le priver de son travail et donc de son salaire ? Aucun ! Ce serait surtout un moyen pour la direction d’exiger toujours plus en divisant les travailleurs, à l’instar de ce que le groupe fait déjà entre les différents sites quand il s’agit d’attribuer la production d’un modèle : tu acceptes des sacrifices supplémentaires ou c’est l’autre qui aura ton travail.
Chez Audi et ailleurs, il ne faut pas laisser faire et opposer à ces attaques notre intérêt commun: travailler moins et gagner plus !