Caterpillar : Il faut interdire les licenciements !

Caterpillar a annoncé la fermeture du site de Gosselies. Les 2 200 travailleurs de l’usine et plus de 5 000 salariés des sous-traitants sont menacés.

Comme lors de la fermeture d’Opel à Anvers, de Ford à Genk, de la sidérurgie par ArcelorMittal, un grand groupe capitaliste se prépare encore à saccager toute une région dans le seul but de préserver la fortune de ses actionnaires.

Avec 1,7 milliards $ de profits attendus cette année au niveau mondial, Caterpillar ne perd pas d’argent, au contraire. Mais la crise mondiale du capitalisme entraîne la réduction des investissements dans les mines et la réduction des ventes de matériels Caterpillar. La fermeture de Gosselies et les milliers de suppressions d’emplois dans d’autres pays, ne visent qu’à préserver les profits des actionnaires en se débarrassant de dizaines de milliers de salariés, pour faire effectuer la production avec moins de personnel.

En 2013, Caterpillar avait déjà supprimé 1 400 emplois à Gosselies, tout en aggravant la flexibilité et la charge de travail pour les autres.

Les responsables politiques et les médias avaient appelé les travailleurs à « accepter les sacrifices pour sauver l’entreprise ». Et au nom de cette politique qui prétend sauver les entreprises en sacrifiant les travailleurs, les actionnaires de Caterpillar ont été choyés, et les profits de Caterpillar en Belgique n’ont été imposés qu’à 3% grâce aux intérêts notionnels.

Au lendemain de la crise de 2008, le gouvernement belge allait même jusqu’à payer 80 % du salaire des contrats dits « win-win ». Dans la réalité, seuls les actionnaires de Caterpillar ont été gagnants ! Car les 80 % payés par le gouvernement ont été en fait payés par les impôts prélevés sur les travailleurs.

Depuis cette annonce de fermeture à Gosselies, les ministres et les médias jouent la compassion. Tous extirpent leur mouchoir pour le tendre aux travailleurs… Ce n’est pas seulement de l’hypocrisie. C’est une politique qui veut noyer la colère sous les larmes, qui veut anesthésier les travailleurs par un sentiment d’impuissance et de fatalisme.

Mais demain, ces mêmes responsables politiques ne feront pas de cadeaux aux travailleurs de Caterpillar. Ils approuveront les sanctions du Forem parce qu’ils n’auront pas trouvé un travail qui n’existe plus.

En ce moment même, les ministres du gouvernement Michel préparent une réforme des pensions qui appauvrira les anciens travailleurs qui, comme beaucoup à Caterpillar, auront subi plus de 5 années de chômage durant leur vie.

Le vrai problème n’est pas le coût du travail, la concurrence étrangère, la délocalisation d’une partie de la production à Grenoble… Le véritable problème c’est que la classe capitaliste défend les intérêts égoïstes d’une petite minorité en poussant vers la misère un nombre de plus en plus important de travailleurs, ici dans les pays riches et encore plus dans les pays du tiers monde.

Il n’y a pas d’autre solution que d’inverser cette politique : il va falloir prendre sur les revenus actuels et les capitaux accumulés par les riches actionnaires pour permettre aux travailleurs de ne pas tomber dans la misère.

Il faut que ceux qui produisent tout, des excavatrices aux smartphones et qui font fonctionner toute la société, préservent leurs revenus en réduisant les profits capitalistes.

Il faut que la classe ouvrière cesse de subir les aléas de cette économie anarchique qu’est le capitalisme.

C’est pour cela que les travailleurs devront interdire les licenciements et imposer la répartition du travail entre tous, en prenant sur les profits pour payer les salaires, et qu’ils devront imposer aussi des augmentations de salaires qui permettent de faire face à la réalité du coût de la vie.

Et si les capitalistes disent qu’ils ne peuvent pas payer, qu’ils lèvent le secret qui interdit d’accéder à leurs comptes. Ils savent tout de nos revenus, il faut que les travailleurs sachent tout de leurs profits.

Voilà les seules mesures qui permettront d’éviter que des régions entières, des pays entiers, ne basculent dans la misère.

Et au bout du compte il faudra que les travailleurs se préparent à mettre en place une société débarrassée de la concurrence et de la course au profit qui est la cause des crises à répétition du capitalisme.