Pendant plusieurs dizaines d’années, les capitalistes et les gouvernements feignaient de répondre au problème climatique en prétendant que le capitalisme et la finance pouvaient être « écologiques », voire « sociaux ».
Les grands fonds d’investissements comme BlackRock ou State Street qui gèrent des milliers de milliards d’euros d’actifs financiers proclamaient alors leur soutien à la défense du climat et promettaient d’investir de manière responsable. C’est évidemment une hypocrisie grossière. Et le verni « écologiste » a rapidement craquelé.
La crise du capitalisme s’aggravant, la bourgeoisie cherche moins à paraître vertueuse. Alexander De Croo propose d’inclure les industries militaires dans les placements “Environnementaux, Sociaux et de Gouvernance”, pour faciliter les investissements dans l’industrie militaire. Financer les engins de mort, voilà ce que la bourgeoisie trouve désormais « socialement responsable ».
Aux Etats-Unis, les grands fonds d’investissements qui, il y a quelques années, s’étaient déclarés pro-climat, annoncent maintenant leur retrait du Net Zero Asset Managers Initiative (NZAM), censé œuvrer pour la neutralité carbone. Les fonds d’investissements s’adaptent au climat politique américain où les politiciens républicains mènent une croisade contre la « gauche climatique ». Pour s’adapter à ce discours politique qui gagne du terrain, les fonds d’investissements adaptent leur communication. Mais dans le fond, rien ne change, comme l’explique Blackrock : « Notre participation à la NZAM n’a pas eu d’impact sur la manière dont nous gérons les portefeuilles de clients », et « notre départ ne change pas la façon dont nous développons des produits et des solutions pour les clients ou la manière dont nous gérons leurs portefeuilles. »