Un reportage des médias Médor et #Investigation montre les coulisses de la construction du Métro 3 à Bruxelles. Le chantier, prévu à 1,6 milliards d’euros, est maintenant estimé à 4,5 milliards ! À plusieurs endroits où des tunnels sont nécessaires, comme sous le Palais du Midi ou sous la maison communale de Schaerbeek, les estimations étaient fortement sous-évaluées, en ne prenant pas en compte la réalité du sol. Une pratique habituelle des entreprises du bâtiment pour emporter les marchés… quitte à augmenter ensuite leurs factures !
Les politiciens en charge du dossier ont ignoré les avertissements, comme le reconnaît Pascal Smet (Vooruit) qui assume : « à un certain moment, il faut même oser rendre les gens heureux contre leur volonté ».
Mais qui veut-il rendre heureux ? Une étude montrait que la partie nord du métro risquait de n’avoir qu’un effet négligeable sur la circulation et l’amélioration du réseau. En fait, ceux que Pascal Smet veut rendre heureux, ce sont surtout les nombreux capitalistes qui vont engloutir les milliards d’euros d’argent public sortis tout droit de la poche de la population.
Ces grosses dépenses mettent à mal les finances de la Région bruxelloise, déjà dans le rouge. Le ministre bruxellois des Finances Sven Gatz (Open VLD) avouait que la Région n’avait pas les moyens de payer le métro. Sa solution : passer par un partenaire privé qui avancerait l’argent… que la Région rembourserait ensuite avec encore un coût supplémentaire important !
Les grands travaux comme le métro de Bruxelles, mais aussi la gare de Mons ou le projet de RER sont de véritables cornes d’abondance pour les actionnaires de la construction et les cabinets d’experts. Des travaux véritablement utiles et efficaces ne pourraient exister que si les travailleurs en contrôlaient chaque étape.