Un peu plus d’un an avant les élections de mai 2024, le cirque électoral a commencé. Les partis du gouvernement précédent, ou de l’actuel, cherchent à faire oublier leur complicité dans l’aggravation de la situation des travailleurs au profit des capitalistes.
Ils jouent la partition bien connue des Flamands contre les francophones. Du côté flamand, les partis rivalisent de déclarations pompeuses sur une réforme de l’État qui permettrait à la Flandre de ne plus être alourdie par les Wallons, “fainéants” selon ces politiciens. Le président du CD&V, Sammy Mahdi, a déclaré que sans réformes, les francophones “deviendront les fossoyeurs de la Belgique”.
Côté francophone, les démagogues de tous poils jouent les effarouchés et se posent comme les défenseurs des Wallons ou de la Belgique unie. Magnette (PS) prétend que les travailleurs flamands travaillent plus car c’est inscrit dans leurs gênes après des siècles de pauvreté, contrairement aux wallons qui veulent plus profiter de la vie. Bouchez (MR) répond que “le francophone veut bosser, ce que le PS empêche”.
Ces discours visent surtout à faire oublier que le nombre de chômeurs et la richesse d’une région dépendent des capitalistes et de la lutte des classes. Quand les capitalistes ont exploité le charbon et le fer en Wallonie, la région s’est développée. Quand les industries charbonnière et sidérurgique sont devenues plus rentables sur le littoral, les capitalistes sont partis en laissant derrière eux chômage massif et pollution, pour aller faire plus de profits en Flandre. En Flandre comme en Wallonie, les partis qui se sont succédé aux gouvernements ont chaque fois été contre les intérêts des travailleurs. De la N-VA jusqu’au PS, ils se sont attaqués aux pensions, aux chômeurs, ou aux services publics pour défendre les profits des plus riches.
Aucun de ces partis ne veut s’attaquer aux fauteurs des hausses de prix et du chômage que sont les capitalistes. Au contraire, ils les servent en multipliant les cadeaux fiscaux aux entreprises responsables du chômage et de l’exploitation. Qu’ils le fassent au nom de l’indépendance de la Flandre, de la fierté wallonne ou de l’unité de la Belgique, ce n’est qu’une mise en scène destinée à tromper les travailleurs. Car la plupart des riches patrons et actionnaires ont des capitaux rapportant des intérêts dans une multitude d’entreprises bien au-delà des frontières flamandes, wallonnes, belges et même européennes.
Les travailleuses et travailleurs de Flandre et de Wallonie, et ceux du monde entier qui travaillent en Belgique ont tout intérêt à s’unir pour combattre ensemble leur exploitation et imposer que les richesses qu’ils ont produites n’aillent pas seulement dans la poche des capitalistes. Et quand ils en auront la force, ils se débarrasseront du capitalisme lui-même.