Mardi 27 février, de nombreux travailleurs des services publics ont répondu à l’appel de grève de la CGSP pour protester contre la réforme des pensions du gouvernement Michel. Dans les transports en commun, le mouvement a réduit l’activité à la SNCB, à la STIB, aux TEC et à De Lijn. De nombreuses écoles étaient en service réduit. La grève était très suivie par les gardiens de prison, qui craignent un allongement de leur carrière malgré leurs conditions de travail difficiles.
La CGSP avait organisé plusieurs rassemblements régionales. A Tournai, les 1500 manifestants venaient de l’administration, des écoles, de Proximus ainsi que des travailleurs communaux. Les manifestants critiquaient de façon unanime le fait que le gouvernement veuille imposer des discriminations entre les agents statutaires et les contractuels en matière de reconnaissance de pénibilité de certains métiers donnant droit à une pension complète avec une carrière moins longue. Des cheminots discutaient du recours croissant à des sociétés privées, pour le nettoyage des trains notamment, et les conditions de travail indignes qui y sont la règle.
Parmi les manifestants circulait la sinistre nouvelle d’une centaine de suppression d’emplois de travailleurs communaux dans la commune de Ath. De nombreuses communes et des CPAS procèdent en effet à des licenciements, même si cela est peu visible dans les médias.
Devant les manifestants, le dirigeant de la CGSP, Michel Meyer, a dénoncé le projet de réforme des pensions du ministre Bacquelaine (MR) en relevant que cette réforme allait entraîner une baisse des pensions pour la majorité des travailleurs, en particulier pour les femmes qui travaillent plus souvent en temps partiel forcé. Pour les travailleurs du secteur public, les périodes de maladies, d’invalidité, d’accidents, de chômage, ne seraient plus prises en compte pour le calcul de la durée de la carrière, ce qui rendrait difficile, voire impossible le fait d’avoir une carrière et une pension complète. Les dirigeants syndicaux de la CGSP et de la FGTB ont donné comme perspective de continuer et d’étendre la mobilisation « contre le gouvernement de droite », pour y « entrainer les affiliés des autres syndicats et les travailleurs du secteur privé ».
Mais ce qui retient de nombreux travailleurs, notamment dans les services publics de répondre aux appels de la CGSP, c’est qu’ils soupçonnent le syndicat socialiste de vouloir aider le PS, aujourd’hui dans l’opposition, alors que ce parti à une lourde responsabilité dans les attaques contre les travailleurs. Et de fait, les dirigeants de la CGSP ne dénoncent pas avec la même énergie les suppressions d’emplois lorsqu’elles sont le fait du PS, comme dans la commune d’Ath, par exemple. Mais c’est précisément la raison pour laquelle les travailleurs doivent se saisir des grèves et des manifestations pour faire entendre leurs propres revendications et se préparer contre les attaques des gouvernements et des patrons, d’où qu’elles viennent !