Dimanche, 25 février, à Bruxelles, près de 10.000 manifestants de tout le pays ont dénoncé la politique répressive du gouvernement vis-à-vis des migrants.
Des adolescents forcés de dormir dehors en plein hiver, harcelés et maltraités par la police. La police faisant irruption dans un événement culturel pour arrêter l‘artiste et d‘autres personnes pour les expulser. Des enfants qui disparaissent des écoles parce qu’ils sont arrêtés avec leurs familles et emprisonnés dans les centres fermés en vue de leur expulsion. Une loi qui va permettre à la police de faire officiellement ce qu‘elle fait déjà parfois en douce : entrer dans les domiciles des gens qui n‘ont pas la chance d‘avoir un passeport belge ou de ceux qui les hébergent… Oui, tout ça est révoltant !
Tous ceux qui ont manifesté ont bien raison de dénoncer cette politique inhumaine et de montrer qu’elle ne se fera pas avec leur consentement.
La question des migrants n‘est pas seulement une question humanitaire. C‘est une question politique, une question qui concerne tous les travailleurs, toute la population.
C‘est Bart De Wever lui-même qui le rappelle quand, au nom de la N-VA et approuvé par tout le gouvernement, il prétend que l‘accueil des migrants s‘opposerait au maintien du niveau de la sécurité sociale.
Quelle hypocrisie !
Non, ce ne sont pas les migrants qui sont en train de détruire la sécurité sociale, c‘est le gouvernement! C‘est le gouvernement qui a baissé les cotisations versées par les employeurs à la sécurité sociale de 33 % à 25 % de la masse des salaires. C‘est le gouvernement qui réduit les pensions et qui réalise 3 milliards d‘économies dans les soins de santé, et aussi 1,6 milliards d‘euros sur les allocations de chômage, allocations que la N-VA aimerait d‘ailleurs limiter dans le temps !
Les ministres des gouvernements sont toujours prêts à faire pression sur les travailleurs, baisser les salaires et pensions, augmenter la précarité, tandis qu’ils justifient toujours les profits des grandes entreprises, même quand elles licencient alors qu’elles font des profits.
Et ce sont ces gens-là qui veulent nous faire croire que les migrants sont un danger ! Mais ce sont eux, ce sont les capitalistes qui menacent notre niveau de vie, nos existences!
Ils voudraient nous faire croire que les frontières nous protègent ? Les frontières n’ont été utiles qu’à la bourgeoisie et au patronat ! Elles ont toujours divisé les travailleurs.
Ils voudraient nous faire croire que pour sauver la sécurité sociale, dont le principe même est la solidarité, il faudrait s‘interdire d’être solidaire ? C‘est le contraire qui est vrai !
Si les capitalistes ont, à contrecœur, fait quelques concessions aux travailleurs en instaurant la sécurité sociale, c’est parce qu’ils avaient peur. Peur d’une classe ouvrière qui avait montré dans la foulée de la révolution russe de 1917 que sa révolte et les luttes pouvaient se propager par dessus les frontières et menacer de renverser le capitalisme pour construire une société socialiste.
Et si on ne veut pas perdre notre niveau de vie actuel, c’est ce chemin de la lutte, de la solidarité ouvrière, de la solidarité internationale, qu’il faut retrouver.
Ce n‘est en effet pas pour rien que parallèlement au durcissement de la répression contre les migrants, le gouvernement intensifie aussi ses attaques contre les droits des travailleurs, comme le droit de grève.
Cela va ensemble. Que ce soient les travailleurs d‘ici ou d‘ailleurs qui soient visés, il s‘agit toujours des intérêts des exploiteurs. Ils s’enrichissent sur le dos des travailleurs et leur exploitation ne connaît pas de frontières ! En s’en prenant aux migrants, ils s’en prennent à la classe ouvrière toute entière, à tous ceux qui ont besoin d’un salaire pour vivre!
Alors, les migrants, ce sont nos frères de classe! Et il faut que nous les accueillions comme tels. Comme tous les travailleurs, ils doivent avoir le droit de circuler et de s‘installer librement !
Ce sont les capitalistes, et ceux d’ici en premier lieu, qu’il faut empêcher de détruire notre niveau de vie ici, et aussi de piller et de détruire tout là-bas avec leurs engins de guerre qui engloutissent les milliards qui manquent ensuite dans les écoles ! Et cela, on pourra le faire ensemble!