Vers une grève pour les salaires

L’hiver s’annonce difficile. La hausse des prix a déjà fait gonfler la précarité, les demandes d’aide alimentaire ont augmenté de 15%, l’industrie a diminué sa production de 10%, poussant plus de 40 000 travailleurs au chômage temporaire… qui risque pour beaucoup de se transformer en chômage tout court.

Le chef-économiste du FMI a annoncé que « le pire est encore à venir », un constat partagé par la présidente de la Banque Centrale Européenne. Des experts du secteur de l’énergie ont signalé un risque de pénurie d’énergie en France, ce qui, en plus de priver une partie de la population d’énergie, va donner le prétexte d’une nouvelle augmentation des prix.

Les capitalistes ne vont pas s’arrêter de nous faire payer leur crise.

Les grands patrons utilisent le prétexte de la crise pour attaquer l’indexation et tenter de faire accepter la limitation de l’augmentation des salaires à 0%. Ils prétendent que la Belgique serait moins compétitive que ses voisins, alors qu’ils annoncent des bénéfices records cette année, comme BNP Paribas qui a réalisé 8 milliards d’euros de bénéfice entre janvier et septembre.

Les dettes supplémentaires que l’Etat a contractées pour subventionner les entreprises pendant le Covid d’abord, la crise énergétique ensuite, il va nous en présenter la facture également : des nouvelles économies dans les hôpitaux sont déjà annoncées, les pensions et les allocations de chômage sont dans le viseur d’un certain nombre de politiciens.

Quant aux « solutions » que proposent les gouvernements pour la population, elles sont dérisoires ! Un chèque énergie par-là, un cadeau aux patrons de l’autre côté pour « relancer la croissance »…

Mais les capitalistes n’investiront pas plus parce que l’État belge versera 1 milliard d’euros de plus pour les chouchouter. Les capitalistes n’ont plus confiance dans leur propre système en crise. Leurs bénéfices gigantesques partent dans la spéculation. Tout investissement dans la production leur paraît bien trop risqué.

Le risque pour la population, c’est qu’au bout de la crise économique, ce soit la guerre. En s’armant et en tentant de conquérir de nouvelles zones d’influence, les capitalistes déclenchent des guerres qui peuvent devenir mondiales, déchaînant une violence inouïe. C’est ce qui s’est produit deux fois au siècle dernier. C’est peut-être ce qui a commencé en Ukraine. Les budgets militaires augmentent partout et sont en train de doubler en Europe. La guerre est très rentable pour les capitalistes, pendant que les travailleurs la paient doublement, à travers les impôts, mais surtout, de leur vie.

Avec la crise, les capitalistes tentent d’imposer l’augmentation de l’exploitation. Mais les travailleurs peuvent les arrêter, par des mobilisations massives et énergiques. Et beaucoup le souhaitent. Les directions des syndicats s’en rendent bien compte, et c’est pour cela que la FGTB a lancé le mot d’ordre de grève générale pour le 9 novembre.

Mais de quelle grève générale parle-t-on ? Une seule journée de mobilisation, sans avoir annoncé publiquement un lieu de rassemblement où les travailleurs pourraient discuter et préparer la suite. Sans même chercher à mobiliser largement en motivant les travailleurs, sans discuter avec les travailleurs d’un plan d’action pour préparer l’affrontement avec la bourgeoisie…

Comment les directions des syndicats pourraient-elles être prises au sérieux ? Pendant que la bourgeoisie nous mène droit vers la misère, voire la guerre, il faut une réponse à la hauteur. La classe ouvrière n’a pas d’autre choix que de se préparer à une lutte résolue, qui s’appuie sur une mobilisation massive des travailleurs, et prête à durer bien plus qu’une journée.

Pour préparer la mobilisation nécessaire, il faut discuter dans chaque entreprise des moyens de s’organiser et des revendications à mettre en avant. Il ne faut pas non plus tomber dans le piège de la division entre Wallons et Flamands ou entre Belges et étrangers.

Alors soyons nombreux le 9 novembre à nous mettre en grève et à nous rassembler pour préparer les luttes à la hauteur des attaques que subit le monde du travail !