Le 25 mai, ce sera les élections. Mais que les majorités changent dans les parlements fédéral, régionaux et européen, cela ne changera rien pour les travailleurs. Leur sort ne dépend pas de la composition ou des décisions de ces parlements.
Car derrière le jeu électoral et les gouvernements, ce sont ceux qui possèdent les capitaux, les usines et les banques qui détiennent le pouvoir. C’est cette classe très minoritaire de possédants qui a le pouvoir, même celui de condamner des régions entières au chômage et de laisser rouiller les usines. Elle a le pouvoir de gaspiller l’argent issu des richesses produites par les travailleurs en produits de luxe, ou pire, dans la spéculation.
Ces grandes fortunes n’ont pas besoin du bulletin de vote pour dicter aux gouvernements leurs politiques. Elles prennent le téléphone pour obtenir les lois qui leur conviennent, si ce n’est pas le ministre qui se déplace en personne. Et elles n’ont certainement pas l’intention de laisser quiconque empiéter sur leur fortune !
Les partis socialistes nous disent qu’avec eux au gouvernement, l’attaque sera moins brutale. Que sans eux, les partis de droite et les nationalistes baisseront les salaires et les allocations encore plus vite, détricoteront le pays encore plus. Mais ce n’est pas vrai !
De compromis en compromissions les dirigeants du PS et du SP.A n’ont nullement protégé les travailleurs contre l’offensive patronale et n’ont empêché aucun licenciement. Au contraire, en privant de nombreux travailleurs au chômage de leurs allocations, les partis socialistes ont contribué à appauvrir les travailleurs. Quant aux dirigeants syndicaux qui se sont alignés derrière les socialistes, ils ont contribué à démobiliser et désarmer les travailleurs.
C’est sous la direction des socialistes que ce gouvernement sortant a réalisé la plus grande réforme de l’Etat qui sépare un peu plus la Belgique, et qui est aussi un énorme plan d’austérité qui déploiera ses méfaits dans les années à venir. De la première jusqu’à la dernière minute, le gouvernement a été au service des riches, en dépouillant les classes laborieuses.
Les compromis et compromissions des dirigeants socialistes n’ont pas non plus fait barrage à la montée de la N-VA et des courants d’extrême-droite qui s’appliquent à opposer les travailleurs les uns aux autres, travailleurs flamands contre wallons, belges contre immigrés, ce qui facilite leur exploitation par les patrons et rend plus difficile la révolte contre la misère. Ces faux socialistes ont en fait préparé le terrain pour la montée du nationalisme et de l’extrême-droite.
Les travailleurs ne peuvent compter que sur leurs luttes et sur leur unité dans ces luttes pour changer la société dans un sens plus humain. Ils constituent la seule force capable de mettre en cause le pouvoir de la classe capitaliste.
Les travailleurs n’ont pas à choisir l’une ou l’autre des équipes de politiciens qui vont leur faire les poches pour mieux servir les riches. Mais ils ne doivent pas non plus laisser passer cette occasion de s’exprimer et de faire entendre leurs propres exigences.
C’est pourquoi Lutte Ouvrière présente des candidats aux élections fédérales, dans la seule circonscription du Hainaut, car nous n’avons pas encore la force de nous présenter partout à toutes les élections. Mais voter Lutte Ouvrière (liste n° 35) permettra d’affirmer son opposition, non seulement à l’équipe du gouvernement, mais aussi à ses maîtres, les patrons, et à tout leur système capitaliste où le profit prime sur tout.
Voter Lutte Ouvrière c’est contribuer à faire connaître des mesures indispensables pour le monde du travail et donc la majorité de la population, à commencer par l’interdiction des licenciements, la répartition du travail entre tous sans diminution de salaire, mais aussi la levée du secret des affaires et du secret bancaire pour permettre le contrôle des comptes des entreprises, des banques et de leurs actionnaires par les travailleurs ! Qu’on regarde où va l’argent !
Ces revendications ne pourront être appliquées qu’avec des luttes, des grèves et une mobilisation importante de la classe ouvrière, assez forte et déterminée pour menacer directement le pouvoir et la propriété de la classe capitaliste. Elles s’inscrivent dans la perspective de l’abolition du capitalisme et de la mise en place d’une société basée sur la solidarité et la coopération: le communisme.
Dans toutes les autres circonscriptions et scrutins où nous ne sommes pas, Lutte Ouvrière appelle à voter pour les candidats qui se réclament du communisme.
Alors, dans le Hainaut, votez et faites voter pour votre propre camp, celui des travailleurs : votez Lutte Ouvrière !