« Nous vivons tous au-dessus de nos moyens », « tout le monde doit faire des efforts », a dit Kris Peeters, ministre de l’emploi, pour justifier les mesures prises lors du contrôle budgétaire.
Bien sûr c’est faux et ce n’est pas à tout le monde que des sacrifices sont imposés.
Les malades de longue durée seront plus strictement contrôlés pour diminuer les dépenses des soins de santé, mais les patrons qui ont réduit le personnel et imposent des conditions de travail qui rendent malades n’ont aucun souci à se faire.
Les retraites des fonctionnaires – enseignants, cheminots… – diminueront, encore plus de chômeurs seront exclus du chômage, mais le gouvernement renonce à récupérer 800 millions d’euros d’impôts non versés par les grandes entreprises, il laisse les riches fraudeurs continuer à mettre leur argent à l’abri du fisc et compte même diminuer les impôts sur les entreprises !
Et puis, en plus des économies sur le dos de la population, le gouvernement a décidé purement et simplement d’en finir avec la semaine des 38 heures. Les patrons pourraient exiger 45 heures de travail par semaine et peut-être plus. Les travailleurs n’ont qu’à s’adapter…et tant pis pour la famille, tant pis pour le repos nécessaire, tant pis si certains en crèvent.
Sous la menace du chômage, beaucoup de travailleurs sont déjà exposés aujourd’hui à une telle flexibilité. Mais abolir les droits des travailleurs, même s’ils n’existent plus guère que sur le papier, c’est ôter aux travailleurs les quelques droits sur lesquels ils peuvent encore s’appuyer pour se défendre contre l’exploitation qu’ils subissent.
En quoi ce retour en arrière de plus d’un siècle d’avancées sociales rapporte de l’argent au budget, le gouvernement ne se donne même pas la peine de le justifier. Et pour cause. L’équilibre budgétaire n’est qu’un prétexte de plus pour mener une politique entièrement dictée par les intérêts de la minorité de capitalistes au pouvoir dans cette société.
Et pour cette classe capitaliste, il ne s’agit nullement d’équilibrer quoi que ce soit, mais de permettre aux riches de rester riches malgré la crise, voire de devenir encore plus riches, en exploitant encore plus les travailleurs ! Car c’est bien notre travail, qui est la source de toutes les richesses, qu’ils s’accaparent. Les riches plus riches et les travailleurs plus pauvres, c’est là le seul résultat de toutes les politiques d’austérité et de recul social de ces dernières décennies, souvent décidées sous prétexte de trouver l’équilibre budgétaire.
Mais l’équilibre ne sera jamais atteint. Peeters a prévenu : les économies à réaliser pour le budget 2017 seront autrement plus douloureuses encore. Cette politique dictée directement par le patronat ne connaît pas de fin. Chaque sacrifice imposé aux travailleurs ne fait qu’entrainer d’autres sacrifices. Ils nous ramènent en arrière, à un rythme de plus en plus effréné, jusqu’où ? Qu’il soit possible de faire travailler les gens pour un salaire qui permette à peine de survivre, le monde capitaliste nous le montre dans bien des pays pauvres !
La seule chose qui les arrêtera c’est que les travailleurs défendent leurs intérêts avec la même détermination que les patrons et actionnaires défendent les leurs. C’est pourquoi il ne faut pas laisser passer cette nouvelle offensive contre nos intérêts. Il faut utiliser toutes les occasions pour faire entendre nos propres exigences face à la crise et aux déséquilibres budgétaires creusés par la seule classe capitaliste.
L’argent public doit servir à ce qui est utile à la majorité de la population, pas à subventionner la minorité de banquiers et d’actionnaires des grandes entreprises !
Il faut obliger les riches à payer les impôts. Mais cela restera un vœu pieux, tant que les contrôleurs du fisc et les juges chargés de poursuivre la fraude seront réduits à se baser sur les seules déclarations des riches. Il faut abolir le secret des affaires pour que les travailleurs puissent contrôler les comptes des entreprises et des riches.
Peeters veut « adapter le code du travail aux réalités du 21ème siècle » ? L’adapter pour les patrons ? Alors que les travailleurs n’y trouvent déjà pas grand-chose pour se défendre ! Le vrai problème, c’est de lutter contre le chômage, le premier des fléaux de cette société capitaliste. Il faut une loi qui interdise les licenciements ! Et il ne faut pas augmenter, mais diminuer le temps de travail, afin de répartir le travail entre tous, sans perte de salaire. Aux capitalistes de prendre sur leurs profits !