Le 20 juin, le procureur fédéral belge a rendu à sa famille une dent de Patrice Lumumba, le premier Premier ministre du Congo indépendant, assassiné en 1961 par l’Etat belge avec la complicité de la CIA.
Ce qui a coûté la vie à Lumumba, c’est de ne pas avoir été le serviteur servile des impérialistes, belges et américains en particulier. Peu après l’indépendance du Congo, l’Union minière belge avait organisé la sécession du Katanga, une province de l’Est du Congo, afin de garder la mainmise sur les richesses naturelles, dont le cuivre. Lumumba avait alors fait appel à l’ONU pour préserver l’intégrité du territoire congolais, et devant l’impuissance de l’ONU, il s’était tourné vers l’URSS pour obtenir un soutien militaire. Ce qui, en pleine guerre froide, était inadmissible pour la Belgique et les USA.
Lumumba fut assassiné par des soldats katangais, et sa dépouille dissoute dans l’acide par des policiers belges, dont un a ramené deux dents et un doigt en guise de trophée.
Plutôt que de vénérer sa dent, nous préférons nous rappeler du discours de Lumumba en face du roi Baudouin, dans lequel il affirmait que l’indépendance du Congo, « c’est par la lutte qu’elle a été conquise, une lutte de tous les jours, une lutte ardente et idéaliste, une lutte dans laquelle nous n’avons ménagé ni nos forces, ni nos privations, ni nos souffrances, ni notre sang ».