Il y a deux semaines encore, des déclarations débordant d‘optimisme sur l‘état de l‘économie mondiale fusaient de partout. Mais patatras, la semaine dernière, une vague de panique a secoué toutes les bourses du monde.
Le déclencheur aurait été la publication de statistiques économiques faisant état d‘une diminution du chômage et d‘une augmentation des salaires aux États-Unis. Voilà ce que les « marchés » considèrent donc comme une mauvaise nouvelle, car cela pourrait entraîner une hausse des taux d’intérêts des capitaux fournis par la banque centrale américaine, disent les économistes!
Est-ce une « correction », comme ils disent, ou le début du prochain grand krach dont tout ce monde de boursicoteurs et de capitalistes sait qu‘il va se produire tôt ou tard ? Personne n‘est en mesure de le dire.
Certes, des « experts » se veulent rassurant, et cela d‘autant plus que des projections pessimistes de leur part peuvent elles-mêmes contribuer à aggraver la panique et déclencher des effets boule de neige dévastatrices.
Mais en fait les « experts » n‘en savent rien, pas plus qu‘aucun autre « acteur » de la Bourse. Car personne dans ce casino ne connaît le jeu de l‘autre. Voilà tous les éléments réunis pour des mouvements de foule qui courent après des rumeurs et déplacent des milliards, les uns pour essayer de les mettre à l‘abri, les autres pour profiter de la situation et tenter un grand coup.
C‘est la folie pure et un gâchis énorme :6 000 milliards de dollars se seraient déjà volatilisés au cours de cette seule semaine, pas loin de l‘équivalent de la moitié des richesses produites en un an dans l‘Union européenne.
On pourrait en rire. Après tout, que les riches perdent de l‘argent, en quoi cela nous concerne ?
Certes, la sphère de la finance semble de plus en plus déconnectée de l‘économie réelle. La spéculation ne crée pas les richesses, elle ne fait que les déplacer d’un propriétaire à l‘autre.
Mais ces richesses ont quand même une origine : le travail de centaines de millions de salariés de par le monde. Et ce que les milliardaires perdent en Bourse, ils vont tenter de le récupérer sur le dos des travailleurs, par la baisse des salaires et l’aggravation de l’exploitation.
Alors ces 6 000 milliards perdus, ce seront combien de tendinites et de burnouts supplémentaires, combien d’enfants de plus qui seront exploités à mort?
Depuis plusieurs décennies, la plus grande partie des profits n‘est plus investie dans de nouvelles usines et de nouveaux moyens de production. Les capitalistes n‘y voient plus d‘intérêt, car la consommation des pays riches stagne, il y a déjà trop de voitures, de téléphones, etc, et leur vente est incertaine.
Quant au fait que de larges parties de la population mondiale aient des besoins fondamentaux non satisfaits – nourriture, eau, logements, écoles, moyens de transport, routes, tracteurs, moyens de santé –cela n’a jamais intéressé les capitalistes. Les pauvres qui ne peuvent pas payer ne font tout simplement pas partie de leur marché !
Faute d’investissements réels, c’est la spéculation qui est nourrie par les milliards disponibles dans les banques, les grandes entreprises, et les comptes des plus riches. Les flots spéculatifs gonflent de plus en plus et provoquent des vagues de plus en plus hautes, qui peuvent engloutir toute l’économie.
Les secondes supprimées sur les postes d’assemblage, des millions d’emplois supprimés pour pressurer plus ceux qui restent, des salariés réduits à la famine dans les pays pauvres, les pensions des travailleurs sacrifiées dans les pays plus riches, les ouvrières usées à 25 ans en Asie… Tout ce travail humain, le système capitaliste le gaspille dans la spéculation financière qui s’effondrera à un moment ou l‘autre, entraînant une nouvelle crise économique.
Alors non, les travailleurs n’ont aucune raison d‘accepter les sacrifices que patronat et gouvernements veulent imposer. Au contraire, il faut des luttes pour arracher des augmentations des salaires et des pensions, pour forcer le patronat à embaucher et les Etats à créer des emplois correctement payés dans les services publics.
Mais la seule façon de mettre fin définitivement à la folie du capitalisme, c’est d’exproprier les capitalistes. Les entreprises et le pouvoir d’Etat doivent passer dans les mains des travailleurs. Dirigés collectivement par les travailleurs, les énormes moyens techniques dont l’humanité dispose aujourd’hui, pourront enfin servir les besoins de tous. Et l’économie sera soumise aux décisions collectives et rationnelles des populations, et non plus à des marchés aveugles et absurdes. Oui, l’avenir de l’humanité est communiste !