Le ministre des affaires sociales et de la santé, Frank Vandenbroucke, a déclaré que remettre au travail les malades de longue durée était une de ses priorités !
En pleine période de Covid, alors que l’on va travailler en ayant peur de tomber malade, il nous montre une fois de plus l’étendue de son mépris pour les travailleurs.
440 000 travailleurs sont en maladie longue durée en Belgique, un tiers d’entre eux souffrent de burn out ou de troubles psycho-sociaux, un autre tiers de problèmes de dos et de troubles musculo-squelettiques, autant de maux liés aux charges de travail toujours plus lourdes imposées par le patronat.
Par mesure d’économie, le gouvernement précédent avait créé en 2016 un « trajet de réintégration » des malades longue durée, qui s’était soldé, d’après une enquête de la CSC, pour les années 2017 à mi 2019 par le licenciement de deux malades de longue durée sur trois. Les syndicats parlaient alors de « machine à licencier » car il n’était, bien sûr, pas question d’imposer au patronat de créer des postes adaptés à la reprise du travail. Ni de soulager les postes de travail dans les administrations.
Les gouvernements précédents avaient aussi rallongé la durée du travail en repoussant l’âge de la retraite et en supprimant les aménagements de fin de carrière. Autant de mesures qui permettent de faire des économies mais certainement pas de préserver la santé des travailleurs.
C’est dans cette continuité que s’inscrit Vandenbroucke. Quand il constate que le trajet de réintégration de 2016 « n’a pas provoqué les revirements escomptés », c’est parce qu’il considère que trop de travailleurs bénéficient encore des allocations de maladie. Et quand il parle de « moderniser et améliorer l’évaluation médicale de l’incapacité de travail », on peut être sûr qu’il s’agira d’augmenter encore la pression sur les médecins pour qu’ils jugent le degré d’incapacité à la baisse.
Aucun ministre de la Santé n’assurera la santé des travailleurs. Seules des luttes déterminées permettront d’imposer aux patrons des charges de travail moins lourdes et les mesures sanitaires nécessaires pour ne pas que les entreprises soient des clusters à Covid.
Ce ministre, lui, ne mérite que notre mépris.