Un marché de dupes

Les dirigeants de la FGTB n’ont donc finalement pas accepté le projet d’accord avec le patronat. Même avec la meilleure volonté du monde de garantir la paix sociale au patronat, il leur étaitdifficile de défendre cet accord, sans perdre tout crédit auprès des travailleurs. Contre la vague possibilité d’augmenter peut-être quelques salaires de max. 8 euros par mois, toutes les attaques sont maintenues : saut de l’index, exclusions des chômeurs, la retraite à 67 ans… et bien sûr, les patrons gardent les mains libres pour licencier et baisser les salaires entreprise par entreprise.

En revanche, pendant que le patronat sort ainsi son artillerie lourde contre les travailleurs, il exige des appareils syndicaux de maintenir la « paix sociale », et donc d’inciter les travailleurs à laisser réduire leurs salaires et supprimer leurs emplois, retirer leurs allocations de chômage, et détruire ce qui reste des services publics, sans broncher !

Ne pas signer ça, c’est la moindre des choses, mais ce qui est urgent c’est d’aider les travailleurs à organiser une contre-offensive contre les plans du patronat et du gouvernement.

Et maintenant ?

Les dirigeants de la FGTB n’ont pourtant pas fermé les portes, comme ils disent. Que le gouvernement revienne sur sa décision d’appliquer un saut de l’index, et la FGTB pourrait êtreà nouveau à la table de négociations. Mais ce n’est pas pour cela que tout le reste deviendrait acceptable pour les travailleurs !

Et si le gouvernement ne revient pas sur le saut de l’index ? Il peut en effet appliquer le « préaccord » sans la signature de tous les syndicats. C’est déjà ce qui s’est passé la dernière fois.

Alors oui, de nouvelles mobilisations seront nécessaires, et nous ferions bien de nous y préparer dès maintenant, car il n’y a rien à attendre, ni des négociations… ni de dirigeants syndicaux qui nous ont fait attendre des résultats de ces vaines négociations.