Un calendrier d’actions syndicales sans perspectives

Différentes journées d’actions syndicales se succèdent depuis début 2022.

Après les syndicats de l’enseignement, ce sont les centrales du secteur privé qui ont organisé des actions de blocage et des manifestations à La Louvière et à Liège le 13 mai. D’autres actions sont prévues le 20 juin à Bruxelles, pour appuyer les responsables syndicaux qui seront entendus par le parlement le 26, pour plaider la modification de la loi de 1996 qui fixe la limite maximale de l’augmentation des salaires. Le 31 mai, ce sont les syndicats du service public fédéral qui entament une journée de grève nationale, et les centrales syndicales du niveau régional sont appelées à les soutenir.

Toutes ces journées d’actions pourraient constituer des points d’appuis pour réussir une mobilisation large des travailleurs autour de la préoccupation principale de la perte du pouvoir d’achat des salaires, pensions et allocations.

Malheureusement, elles ont plutôt l’effet inverse. Les travailleurs ne sont consultés ni sur les actions, ni sur les revendications. 

Même les délégués syndicaux ne sont pas consultés : ils reçoivent des consignes d’en haut, de bureaucrates syndicaux qui ne veulent surtout pas déclencher de mouvement qui échapperait à leur contrôle.

Le résultat, ce sont des mobilisations qui ne rassemblent que des délégués et des militants syndicaux, ce qui a un effet décourageant. 

De nombreux travailleurs comprennent que la situation est grave, et que les actions syndicales habituelles, « les balades syndicales » ou même des blocages n’auront aucun effet sur les patrons et les gouvernements.

La guerre en Ukraine, alimentée par nos propres gouvernements qui fournissent les armes, les effets collatéraux des sanctions économiques contre la Russie, la spéculation sur l’énergie et les denrées alimentaires, tout concourt à aggraver l’inflation.

Par contre les revenus des travailleurs sont très loin de suivre les prix, à cause d’une indexation truquée. 

Une explosion sociale est inévitable. Elle posera le problème de la coordination et du rassemblement de toutes les catégories du monde du travail, avec ou sans emploi, du public ou du privé, actifs ou pensionnés.

Ce problème ne pourra pas être résolu par les directions syndicales avec leurs méthodes d’organisation anti-démocratique, et leurs liens avec les gouvernements.

Ce sont donc les travailleurs eux-mêmes qui devront y apporter des solutions, comme la constitution de comités de grève, démocratiquement élus et révocables par les travailleurs en grève.