Un budget contre les travailleurs

Le gouvernement fédéral a présenté début octobre le budget de l’Etat pour l’année 2024. C’est-à-dire la manière dont le gouvernement compte récolter de l’argent et le dépenser l’année prochaine. Les choix du gouvernement sont clairs : d’une part, des dépenses massives pour l’armée, pour la police et de larges cadeaux au patronat. De l’autre, des coupes dans les soins de santé (725 millions), dans l’administration (150 millions), des attaques contre les chômeurs, et contre le droit du travail… car « il faut faire des économies ».

Le gouvernement tire sur l’hôpital

Le gouvernement a décidé des coupes massives dans le budget des soins de santé: au total cela fait 725 millions en moins !

Cette décision tombe alors que les collègues manquent partout dans les hôpitaux, les maisons de retraite, l’aide à domicile; qu’il y a une pénurie d’infirmières et de médecins, que de nombreux personnels de soin tombent en burn-out ou en maladie. Ces coupes budgétaires vont aggraver ces problèmes et encore dégrader la qualité des soins, le suivi des patients. Elles vont augmenter les files d’attente aux urgences et pour voir un spécialiste. “On va se mettre à trier les patients, comme pendant le Covid” disent des soignants.

Ces politiques d’austérité dans les soins de santé ont débuté dans les années 1970 : après le choc pétrolier, la crise économique et l’augmentation du chômage ont été le prétexte trouvé pour faire des cadeaux toujours plus importants aux capitalistes qui ont été compensées par des baisses dans le financement de la sécurité sociale.

Depuis, ces attaques n’ont pas cessé, que le Ministre vienne du PS, de l’Open VLD ou de Vooruit.

Il y a eu le plan global dans les années ‘90, la réduction des budgets sous les gouvernement Verhofstadt et Di Rupo; les coupes massives liée à la régionalisation des soins de santé suite à la sixième réforme de l’Etat avec les compétences transférées aux Régions et aux Communautés sans les budgets suffisants; les coupes décidées par le gouvernement Michel, etc.

Flexi-jobs partout

En plus de s’attaquer aux services utiles à la population, le gouvernement détricote encore davantage le droit du travail en étendant le système des flexi-jobs à 19 secteurs.

Les flexi-jobs permettent aux patrons d’exploiter des travailleurs (soit ceux qui ont déjà un emploi à 4/5e, soit des retraités) de manière ultra-flexible et en ne payant que 28% de cotisations patronales.

A cause de la hausse des prix et des factures, et de la faiblesse des salaires et des pensions, de nombreux travailleurs et retraités ont dû recourir à un flexi-jobs pour arriver à joindre les deux bouts. Ainsi, le nombre de flexi-jobs a triplé en trois ans ! Et en 2022, plus de 100 000 travailleurs exerçaient un flexi-job. Ce sont en particulier des 18-34 ans et des pensionnés.

Ce nombre va continuer d’augmenter avec l’appauvrissement de la population et avec cet élargissement qui va maintenant toucher les secteurs de l’enseignement, de la petite enfance, de l’agriculture, les chauffeurs de bus, les déménageurs, l’alimentation, etc.

La santé publique a bon dos…

Le gouvernement prévoit de recueillir 28 millions supplémentaires grâce aux amendes routières et 50 millions grâce à l’augmentation des accises sur le tabac et les cigarettes électroniques. Tout cela serait fait soi-disant “pour des raisons de santé publique” : pour diminuer le nombre d’accidents et réduire le tabagisme.

Quelle hypocrisie ! S’ils se souciaient réellement de la santé publique, ils investiraient dans les soins de santé et arrêteraient de subsidier les industries du tabac et du pétrole !

Les capitalistes sont les vrais assistés !

Le Hainaut continue de s’appauvrir car les capitalistes désinvestissent et continuent d’y licencier. Mais les aides publiques aux capitalistes explosent. Pour chaque euro investi, ils peuvent toucher jusqu’à 30%, voire 50% (pour les petites entreprises) de subvention de l’Etat (sans compter les nombreux autres subsides à l’emploi, déductions fiscales, etc. qu’ils reçoivent) !

Par exemple, depuis 2017, le gouvernement wallon finance des « aides à l’embauche, pour permettre aux jeunes chômeurs de trouver de l’emploi » disent-ils. Ces subventions consistent à payer 500€ par mois du salaire du travailleur à la place de l’employeur pendant 2 ans, puis le montant est dégressif pendant un an. C’est 195 millions qui sont partis dans les poches du patronat entre juillet 2017 et décembre 2021. Et selon l’institut  wallon de la statistique et les chercheurs de UCL, cela n’a eu aucun effet sur l’emploi.