Trump, le vrai visage du capitalisme

Devant une assemblée de milliardaires, le milliardaire Trump a prêté serment pour devenir le 47e président des USA. Il en a profité pour faire des déclarations fracassantes pour, selon ses propres mots, provoquer « le choc et l’effroi ».

Il a promis de « déporter des millions et des millions de criminels étrangers ».

Les richards qui ont applaudi ont tous une armée de domestiques latinoaméricains pour entretenir leurs palaces et leurs parcs privés. Ils s’enrichissent sur l’exploitation des travailleurs américains mais aussi des 45 millions de travailleurs étrangers, dont de nombreux sans papiers, qui triment dans l’industrie et l’agriculture.

Il n’est évidemment pas question pour les patrons américains de se priver de cette main-d’œuvre dont ils ont besoin. Le but de cette politique odieuse est de semer la peur et la division parmi la classe ouvrière en traitant les étrangers comme des criminels et en intimidant les autres.

Un autre milliardaire, Elon Musk, qui va devenir lui aussi membre du gouvernement Trump, en a rajouté une couche dans la même journée en faisant un salut nazi.

Trump avait du reste fait le choix d’inviter pour la cérémonie d’investiture les représentants de l’extrême-droite du monde entier, depuis Jair Bolsonaro, inculpé pour tentative de coup d’État dans son pays, jusqu’à Tom Van Grieken du Vlaamse Belang.

Trump révèle le véritable visage du capitalisme, un système économique qui ne fonctionne que pour enrichir une petite minorité de grands bourgeois et qui repose sur l’exploitation des travailleurs, imposée par la peur, la menace et l’oppression. Mais également un monde où la seule règle est la loi du plus fort, y compris pour s’emparer des richesses des pays étrangers.

Trump ne se cache pas de vouloir annexer le Canada, le Groenland, le canal de Panama… Menaces pour obtenir des concessions ? Peut-être. Ou pas.

Depuis la fin du 19e siècle, les Etats-Unis ont mené de nombreuses guerres de conquête, contre les Indiens, le Mexique, les Philippines, ou pour imposer leur ordre, au Vietnam, en Corée, en Irak, en Afghanistan, ils ont soutenu des coups d’états et des dictatures impitoyables pour soumettre les peuples à leurs multinationales.

Exactement comme le font la France, la Grande-Bretagne, l’Italie, l’Allemagne et la Belgique… à leur échelle, à la mesure de leurs moyens plus ou moins importants.

Aujourd’hui, les gouvernements et les médias européens se lamentent en accusant Trump de ne pas respecter le droit et les accords internationaux…

Quelle bande de fieffés hypocrites !

Ils savent très bien que le capitalisme est une jungle où le fort écrase le faible. Où sont les droits des Palestiniens à ne pas mourir sous les bombes ou à ne pas crever de faim ? Et celui des Irakiens, des Afghans, des Libyens, des Syriens, des Yougoslaves, des Congolais ?

Tant que les dirigeants européens font la guerre aux côtés des USA pour opprimer les autres peuples, ils appellent cela « le droit international ». Mais c’est au tour de l’Europe d’être la cible de plus fort qu’elle. Trump menace d’augmenter les droits de douanes sur les marchandises européennes exportées vers les Etats-Unis. Cela fait en réalité des années que la compétition économique entre l’Europe et les Etats-Unis s’aggrave. Le président Joe Biden, avec des manières « plus civilisées » peut-être, avait mis sur pied un programme de subventions pour les capitalistes pour attirer les usines et les investissements sur le sol américain. Si Trump décide d’aller un pas plus loin, ce n’est pas lié à son caractère, mais bien à la crise profonde du capitalisme qui pousse les gouvernements sur les voies d’un affrontement de plus en plus violent pour la répartition des profits entre capitalistes.

Les travailleurs sont les premiers à subir l’aggravation de cette guerre économique. Le protectionnisme, cette politique qui consiste à protéger les marchés nationaux à coups de taxes sur les marchandises importées, relancera l’inflation… et accélèrera les licenciements.

Alors il ne faut pas tomber dans le piège du nationalisme européen, belge, flamand ou wallon.

Quand l’ancien premier ministre Alexander De Croo dit que l’Europe doit « réagir fermement face à Trump », il préconise en fait une politique de sacrifices pour les travailleurs et la population. Une politique que De Wever et Bouchez ont l’intention de mettre en œuvre en s’attaquant aux régimes des pensions, à l’indexation des salaires, à l’assurance chômage et à l’assurance maladie.

C’est en luttant pour défendre leurs salaires et leurs emplois, c’est en s’unissant entre exploités de toutes origines, que les travailleurs deviendront une force capable de renverser le capitalisme et de créer un monde débarrassé de la loi du plus fort.