Trump en voyage d’affaires

Le président des États-Unis a visité trois pays de la région du Golfe : l’Arabie saoudite, le Qatar puis les Émirats arabes unis, concluant de gigantesques contrats pour les entreprises américaines en parallèle de discussions politiques et diplomatiques.

La presse a parlé du cadeau personnel du Qatar à Donald Trump : un Boeing 747 de luxe d’une valeur de 400 millions de dollars. Mais derrière ce « modeste présent », il y a le gros du pactole. Rien que pour l’Arabie saoudite, près de 600 milliards de dollars de commandes devraient aller dans les caisses de grands trusts des États-Unis. Et ce n’est pas pour rien que Trump est accompagné d’une brochette de grands patrons et de financiers : d’Elon Musk à Larry Fink, le PDG de BlackRock, plus gros fonds financier du monde, en passant par des PDG d’entreprises de haute technologie… et de Boeing !

Côté diplomatique, le voyage de Trump vise aussi à montrer que les États-Unis n’ont pas qu’Israël comme allié dans cette région, loin de là. Tout en continuant à fournir armes et financements à l’armée israélienne, lui permettant de perpétrer les destructions et le massacre de la population palestinienne, le gouvernement américain fait ostensiblement des gestes qui ne peuvent pas plaire à Netanyahou, lequel en fait trop à sa tête selon Trump.

Ainsi, les États-Unis viennent de négocier directement avec le Hamas, par dessus la tête de l’armée israélienne, la libération du dernier otage américain. Avec les Houthis du Yémen, un cessez-le-feu a été signé dans lequel les rebelles yéménites s’engagent à ne plus cibler aucun navire de commerce en mer Rouge… mais l’accord les laisse libres de viser Israël.

Dans la même veine, Trump a rencontré le nouveau dirigeant syrien, al-Charaa, et annoncé la levée des sanctions américaines contre son pays. Enfin, lors de ce voyage, Trump a signé un accord autorisant le développement d’une industrie nucléaire civile en Arabie saoudite sous supervision américaine, ce à quoi Israël s’oppose.

Les étapes du voyage sont aussi un symbole. Alors que le gouvernement israélien envisageait de bombarder l’Iran pour détruire tous ses sites militaires nucléaires, les États-Unis ont relancé des négociations avec le régime iranien sur ce sujet. Les trois pays du Golfe visités appuient cette démarche.

Quant à la guerre meurtrière qu’Israël continue de mener à Gaza, Trump préfère pour l’instant détourner le regard. Plus il y aura de Palestiniens tués ou réduits à vivre dans les ruines, plus il sera facile à l’impérialisme américain de gouverner le Moyen-Orient, éventuellement en s’assurant la collaboration de l’Arabie saoudite et des Émirats et en la faisant accepter aux dirigeants israéliens. Sans oublier, bien sûr, de permettre à des capitalistes des États-Unis de faire des profits au passage.

A partir de LO France