« Tolérance zéro », « les ramifications d‘un cancer qu‘il faut éradiquer »… les discours du gouvernement et de la N-VA frôlaient l‘hystérie après les récents heurts opposant des jeunes des quartiers populaires de Bruxelles à la police.
Quant à Théo Franken, il a ajouté sa petite touche particulièrement abjecte en réclamant une police spéciale pour repérer ceux qui seraient en séjour illégal, afin de les expulser immédiatement. Comme si les demandeurs d’asile et les sans papiers qui n‘osent même plus prendre le métro de peur de se faire arrêter, osaient s‘affronter ainsi avec la police !
C‘est ridicule mais ce qu‘ils voudraient nous faire croire, c’est que si la vie se dégrade, c‘est la faute des étrangers et de leurs enfants. Or, les responsables de la situation, ce sont les très riches, les nantis qui profitent de ce système injuste qu’est le capitalisme et leurs serviteurs dans tous les gouvernements!
L‘absence de toute perspective avec des taux de chômage jusqu’à 70 % parmi les jeunes dans certains quartiers de Bruxelles, c‘est le résultat de décennies de suppressions d‘emplois décidées dans les entreprises que les politiciens de toutes couleurs ont laissé faire. C‘est le résultat de la privatisation des services publics et de la suppression de dizaines de milliers d‘emplois à la Poste, à la SNCB, chez Proximus, dans les communes…
C‘est le résultat de décennies d‘austérité dans les écoles. Elles manquent aujourd‘hui tellement de moyens que la Fondation Roi Baudouin doit faire appel aux dons pour qu‘on y construise des toilettes (ou du moins pour que la ministre puisse faire semblant de s‘en préoccuper) ! Et pendant ce temps, les milliards coulent à flots pour les actionnaires des banques et des grandes entreprises, les impôts baissent pour les sociétés pendant que leurs riches propriétaires mettent leur argent à l‘abri dans les paradis fiscaux pour éviter les impôts.
Une société aussi inégalitaire dans laquelle une mince couche s‘enrichit de façon démesurée sur le dos des masses exploitées, ne peut être qu‘une société violente. Les jeunes des classes populaires subissent cette violence au quotidien. Lorsqu‘ils cherchent un emploi tout comme lorsqu‘ils se font contrôler pour la troisième fois dans la semaine par la police.
Le capitalisme et ses dirigeants n‘ont aucune autre solution que d‘ajouter de la violence à la violence. Ainsi, la police belge vient d‘être équipée d‘armes de guerre ! Cela n‘empêchera pas la prochaine explosion de colère, mais cela fera qu‘il y aura des morts.
Oh oui, les jeunes ont mille fois raison de se révolter !
Casser les voitures de ses propres voisins qu‘ils ont eu du mal à s‘acheter, casser son propre quartier, ce n‘est bien évidemment pas la solution. Mais la jeunesse populaire aurait toute sa place dans un grand mouvement pour imposer l‘interdiction des licenciements et le partage du travail entre tous. Un mouvement pour faire cracher aux capitalistes les profits qu‘ils nous ont volés, afin que tout le monde puisse vivre bien, les jeunes comme les vieux. Un mouvement pour changer cette société et pour la débarrasser de l‘exploitation.
Voilà le choix que nous avons, nous les travailleurs : allons-nous laisser les politiciens au service des riches nous dresser les uns contre les autres et les ghettos se développer, allons-nous laisser les démagogues au gouvernement nous entraîner dans leur spirale de la violence stérile ? Se laisser ainsi diviser, serait leur laisser les mains libres pour nous réduire en chair à exploiter. Ou allons-nous trouver le chemin de la révolte consciente contre leur système inacceptable qui nous mène dans le mur ?
D‘aucuns diront qu‘il est déjà trop tard, d‘autres, que les travailleurs ne sont pas capables. Qu‘ils causent toujours ! Le fait même que les gouvernements se sentent obligés d‘armer leurs polices, de restreindre le droit de grève et de voter des lois pour pouvoir surveiller chacun, montre la peur qu‘ils ont devant cette perspective. Car oui, les travailleurs qui produisent tout, auront la force de libérer l‘humanité du capitalisme.
Toutes les tentatives des dirigeants de ce monde de maintenir les travailleurs tête baissée seront vaines. Elles ne font que faire tomber les masques et ajouter des raisons de prendre le chemin des luttes.