« Travailleurs, sauvons-nous nous-mêmes »

La vague de chaleur de la côte ouest de l’Amérique du Nord fait des centaines de victimes. A l’autre bout du monde, à Madagascar, un million de personnes sont menacées de famine par une sécheresse qui a détruit toutes les récoltes. 

Les conséquences du réchauffement climatique frappent avant tout les classes populaires et les populations des pays pauvres. Exactement comme pour la pandémie. 

La bourgeoisie et les dirigeants des états riches, les maîtres du monde… ne maîtrisent rien du tout. Au milieu des catastrophes qui s’accumulent, ils ne visent qu’à défendre leurs privilèges et leurs richesses. 

Pour eux, une sécheresse, c’est l’occasion de spéculations sur les denrées alimentaires, conduisant à des flambées de prix mortelles pour les populations. 

De même, en Afrique, en Asie, des milliards de personnes n’ont pas accès aux vaccins,vendus prioritairement aux pays capables de payer les prix exorbitants imposés par les grandes firmes pharmaceutiques. Parmi les actionnaires de ces firmes, certains ont désormais rejoint la liste des milliardaires. Et comme l’avaient prédit les responsables de l’Organisation Mondiale de la Santé, les virus qui prolifèrent dans les pays pauvres reviennent sous forme de variants qui obligent déjà certains pays riches à se re-confiner.

De la même façon, les climatologues du GIEC ont averti en vain des risques liés au changement climatique. Mais pour les gouvernements, le climat et l’écologie ne sont que de nouveaux prétextes pour arroser d’argent leurs groupes capitalistes et les soutenir, notamment contre leurs concurrents chinois. 

Les constructeurs automobiles espèrent que les mesures d’interdiction des anciens véhicules, qui sont prises dans de nombreuses villes européennes, comme Bruxelles, les aideront à créer un marché rentable pour leurs véhicules électriques. Mais pour le profit des actionnaires, ce changement de technologie s’accompagne d’attaques brutales contre les travailleurs avec des fermetures d’usines et des centaines de milliers de suppressions d’emplois.

De leur côté, les groupes capitalistes de l’énergie, comme Engie ou EDF, reçoivent des subsides pour remplacer les centrales nucléaires par des centrales au gaz qui émettent encore plus de CO2 que des millions de véhicules.

Le capitalisme, fondé sur l’exploitation du travail humain, sur la concurrence aveugle, sur la course au profit maximum, ne rend possible aucun plan d’ensemble, que ce soit pour lutter contre la pauvreté, le changement climatique ou les virus. 

Ainsi, on va de catastrophe en catastrophe. Incapable d’éteindre l’incendie, la classe capitaliste verse de l’huile et en rallume constamment d’autres. Le feu finit par gagner toute la maison et met en danger la survie même de l’espèce humaine.

Les discours des gouvernements sur l’écologie et le développement durable ne servent qu’à masquer comment les capitalistes vivent en parasites de la société et dépendent des États. Par contre, c’est aux travailleurs qu’est présentée la facture. 

Le gouvernement belge dépense 13 milliards dans ses plans de relance destinés aux entreprises ? Le FMI applaudit, mais appelle ce même gouvernement à faire des économies au détriment des malades, des pensionnés, des chômeurs et des fonctionnaires. 

Les travailleurs ont-ils la capacité de se défendre face aux attaques des patrons et des gouvernements ? Oui. Face aux crises économiques, climatiques, sanitaires qui se succèdent, la classe capitaliste révèle qu’elle n’est guidée que par l’appât du gain le plus féroce et le plus aveugle.

A l’opposé, les intérêts des travailleurs coïncident avec les besoins fondamentaux de l’humanité. Les travailleurs sont la seule force sociale qui lutte contre le chômage et la pauvreté, en s’opposant aux licenciements. Et ce sont aussi eux qui soignent, qui produisent les vaccins, qui sont toujours en première ligne parce que tout dépend de leur travail.

C’est en prenant politiquement conscience de leur rôle indispensable dans l’économie que les travailleurs peuvent trouver la capacité de s’unir et de surmonter la division utilisée par les patrons. S’unir avec les travailleurs des autres pays, avec les travailleurs étrangers, sans papiers, pour lutter contre le chômage en imposant la répartition du travail entre tous, en prenant sur les profits des capitalistes, c’est une nécessité.  Mais c’est aussi le seul moyen pour les travailleurs de prendre conscience de leur force et de s’organiser pour exproprier les capitalistes et faire fonctionner l’économie sur base des besoins de l’ensemble de l’humanité.